Entrepreneur : convaincre quand personne ne croit en vous

Entrepreneur : convaincre quand personne ne croit en vous

En se lançant dans la primaire de 2016, François Fillon enfile le costume du jeune entrepreneur. Un passage ingrat, mais indispensable pour atteindre les sommets.

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Presque un non-événement. Quand François Fillon annonce sa candidature officielle à la primaire UMP de 2016, l’encéphalogramme médiatique tourne à plat. C’est dur à dire, mais tout le monde s’en fiche. « Il n’est plus dans la course », explique d’ailleurs Nicolas Sarkozy à qui veut l’entendre. Un constat de décès peut-être un peu hâtif. En 2011, personne n’a cru au destin de François Hollande. Et pourtant…

Aujourd’hui, l’ancien premier ministre se retrouve dans la peau d’un jeune startupper. C’est son drame, mais c’est aussi sa chance. Tout repose sur lui. Fondateur de Umanlife, Alexandre Plé se souvient de ses débuts d’entrepreneur : « j’étais plein d’espoir, mais aussi plein d’illusions. Je m’imaginais vivre immédiatement quelque chose d’exceptionnel. Il a fallu que je m’arme de patience et d’une volonté sans faille ».

Essayer de convaincre son grand-père de 88 ans

D’autant qu’au départ, personne ne croit en votre projet. Il faut être capable de se remettre en question. « Si une personne ne croit pas en moi, c’est que je ne suis pas convaincu moi-même », explique le fondateur du projet Commeunearmoire, Hervé Rigonat. « Je travaille alors davantage pour combler les lacunes perçues par mon interlocuteur ». L’entrepreneur ne s’en émeut même plus. « Cela arrive généralement au début d’un projet ou d’une nouvelle piste de réflexion ».

Fondateur de Justonimo, plateforme de crowdfunding à destination des projets immobiliers, Arnaud Berberian, lui, recherche le contact des profanes. « J’essaie de convaincre tout le monde, même mon grand-père de 88 ans qui ne connaît rien aux nouvelles technologies », raconte-t-il. « À partir du moment où je le convaincs lui, alors je peux convaincre tout le monde », ajoute-t-il avec un sourire.

Gagner des concours pour savoir qu’on est sur la bonne route

Mais le découragement n’est jamais loin. « On se lève un matin, persuadé d’être capable de changer le monde. Puis, le lendemain on se dit qu’on est fou et que tout cela ne mène à rien », avance Loïc Rebours, fondateur de Metoo. Les montagnes russes de l’émotion. Mieux vaut alors être bien entouré. « Mon mari me disait toujours « tu vas y arriver, il faut que tu continues » », raconte Marion Creuzet-Kenesi, dirigeante de la société Marion Kenesi.

Encore une fois, tenir. D’autant que les premières récompenses tombent forcément. Pour les jeunes entrepreneurs, il s’agit la plupart du temps de concours remportés. En gagnant le Grand Prix de l’Innovation et du Technology Fast 500, Pierre-Henri Deballon, CEO de Weezevent, a compris qu’il était définitivement « sur la bonne route ».

Au moins il se donne une chance

Jusqu’à pouvoir challenger le leader de son marché ? « C’est encore trop tôt pour le dire », répondent-ils à l’unisson. Il faut dire, les leaders ne possèdent pas les même moyens financiers. « Le leader a levé beaucoup d’argent et a ainsi pu attaquer plus de marchés », explique Pierre-Henri Deballon. Un mal pour un bien. « Ça nous oblige à toujours innover, vu qu’on ne peut pas lutter sur le terrain du financement ».

Même chose pour le dirigeant de Justonimo : « je me demande toujours comment je pourrais faire mieux que mon concurrent ? Comment je peux me différencier ? ». Résultat, Arnaud Berberian innove sur son positionnement et son modèle économique. Il ne sait pas encore ce que cela va donner, mais au moins il se donne une chance.

Quant à François Fillon, seul l’avenir dira s’il est capable d’égaler ces entrepreneurs français en matière de créativité.

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