L’ancien patron de Volkswagen… travaille toujours au sein de la société

L’ancien patron de Volkswagen… travaille toujours au sein de la société

Malgré sa démission après le scandale des moteurs diesels truqués, Martin Winterkorn reste en activité au sein de l’entreprise allemande.

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Là ou pas là. Selon le journal Handelsblatt et l’émission Frontal 21, l’ex dirigeant de Volkswagen, qui a démissionné après le scandale des moteurs diesels truqués, perçoit toujours son salaire de plusieurs millions d’euros. « Il n’a pas été mis fin au contrat qui court jusqu’en 2016 », selon les sources proches du conseil de surveillance.

Mais, plus étonnant, Martin Winterkorn recevrait encore ses bonus. À titre d’indication, l’ex-patron a gagné plus de 15 millions d’euros. Ce qui en faisait le dirigeant le mieux payé d’Allemagne. Toujours selon les sources de Handelsblatt et Frontal 21, il n’y a « pas de raison de ne plus les payer ». Martin Winterkorn devrait recevoir donc plus de 10 millions d’euros au titre des bonus 2015.

« N’était pas prêt à renoncer de lui-même »

Pourquoi de telles largesses ? Tout simplement pour éviter « une bataille juridique » peu glorieuse. Sans oublier l’écho médiatique qui pourrait faire beaucoup de mal à l’image de marque de Volkswagen. Il est vrai qu’elle n’a pas besoin de cela pour le moment. Problème, selon le chef du comité d’entreprise, les salariés vont devoir renoncer à toute forme de prime en 2016.

Lors de l’éclatement du scandale, Martin Winterkorn avait pourtant assumé la responsabilité de la tricherie, même s’il affirme n’en avoir jamais rien su. Une version que le conseil de surveillance n’a pas remise en cause. « M. Winterkorn n’était pas prêt à renoncer de lui-même » à cette rémunération, selon le Handelsblatt et Frontal 21. Il « se considère innocent », rappellent les enquêteurs.

Une leçon à retenir pour les entrepreneurs

Si quelques personnes ont été mises à pied, Volkswagen continue néanmoins de travailler avec la justice pour comprendre les origines et le fonctionnement de ce gigantesque scandale. Mais, la relative discrétion devrait bientôt s’achever. Les députés européens viennent de voter le lancement  d’une commission d’enquête parlementaire sur le scandale des moteurs truqués. Elle va chercher à établir la responsabilité des pays, mais aussi des constructeurs et les organismes de contrôle.

En revanche, elle ne pourra rien sur l’autre accusé : la culture d’entreprise de Volkswagen. En effet, depuis le début de l’affaire, le fonctionnement centralisé et autoritaire de l’entreprise est de plus en plus considéré comme responsable du désastre. Poussés à aller toujours plus loin, certains ingénieurs auraient préféré tricher, plutôt que d’avouer l’échec des tests. Comme quoi, la performance est contre-productive quand elle n’est pas acceptée librement de tous les salariés. C’est peut-être la leçon à retenir pour les entrepreneurs.

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