Les conseils de Creads à l'UMP pour changer de nom sans se planter

Les conseils de Creads à l'UMP pour changer de nom sans se planter

Publié le 19 mars 2015

En voulant changer de nom, l’UMP veut écrire une nouvelle histoire. Creads, l’agence spécialisée dans le Branding et le Naming, veut les aider à traverser sans encombre ce délicat passage. 

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RPF, UDR, RPR, UMP. Depuis la 2e guerre mondiale, la Droite a pour habitude de changer de nom à chaque fois qu’elle change de chef. Pas étonnant donc que Nicolas Sarkozy veuille tourner la page de l’UMP. Encore faut-il trouver le nom adéquat et le « vendre » aux médias et aux militants.
Surtout que les noms ne sont jamais anodins en politique. Ils expriment un renouveau, mais aussi un repositionnement idéologique. En choisissant « Les Républicains », Nicolas Sarkozy se donne une marge de manœuvre. Il se démarque à la fois du Front National, tout en laissant la porte ouverte à un courant conservateur, comme on peut le retrouver chez les Républicains américains.

« Se mettre devant ses contradictions avant d’aller voir une agence »

Mais, rien ne dit que cela va fonctionner. Creads sort donc son spécialiste en Naming, Alexandre Hurel : « Avant toute chose, il faut savoir prendre du recul sur tous les noms qui sortent ». Sans compter qu’il y a le « temps de l’appropriation au nom ». Indispensable pour être certain de ne pas se mordre les doigts. Personne ne s’en souvient, mais les gens ont mis du temps avant d’abandonner le sigle de l’UDF au profit du Modem de François Bayrou.
Afin que la nostalgie ne s’installe pas, Creads conseille fortement à l’UMP d’intégrer les personnes au processus de création d’un nouveau patronyme. Qui sont-elles ? Dans le cas d’une entreprise, elles prennent le nom de clients, investisseurs ou salariés. A l’UMP, on parlera plutôt de militants, de cadres et de sympathisants. Ce qui devrait permettre au parti politique de « se mettre devant ses contradictions avant d’aller voir une agence », ajoute Alexandre Hurel.

« Voilà ce qu’on veut être »

Sinon, il se passe une chose très simple : le rejet. «C’est nul !», «ça vaut pas un clou !». Au lieu de pester contre la terre entière, il faut se poser la question: pourquoi cela ne vous plaît pas ? Que les responsables de l’UMP ne s’inquiètent pas : « le travail de l’agence sera de vous aider à comprendre pourquoi vous n’aimez pas un nom », explique Alexandre Hurel. Attention cependant à ne pas vous lancer bille en tête quand elle vous propose un nom.
« Il faut vérifier  que le nom est juridiquement disponible et aussi vérifier la signification du nom dans toutes les langues », précise le professionnel en Naming. Sinon, vous risquez de mauvaises surprises comme Renault qui a sorti une gamme de voitures nommées Koleos. Rien de choquant à première vue. Sauf que le mot  signifie également « couille » en grec. Le bad buzz assuré. Ce serait tout de même bête de se retrouver dans ce cas de figure.

Montrer qu’on est le patron

Dès que le choix du nom a été acté, Nicolas Sarkozy a intérêt à impliquer ses collaborateurs dans cette nouvelle identité. « Après avoir créé son nouveau logo, un de nos clients a offert à tous ses collaborateurs de nouvelles cartes de visite », raconte l’expert de Creads. Une démarche forte qui veut dire : « voilà ce qu’on veut être ». A Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciuzko-Morizet d’être créatifs.
Creads insiste cependant sur un point. A un moment donné : « il faut savoir se comporter en décideur », ajoute-t-il. À trop vouloir écouter les autres, il devient  difficile après de prendre une décision. Sans compter que cela crée de la frustration parmi les personnes dont l’avis n’a pas été repris. Si on ne doute pas de l’autorité de Nicolas Sarkozy, rien ne dit qu’Alain Juppé et François Fillon apprécient le travail accompli.
En définitive, changer de nom, c’est montrer qu’on est le patron.

Tancrède Blondé

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