Conférence sociale : le double discours de la gauche

Conférence sociale : le double discours de la gauche

Publié le 7 juillet 2014

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Alors que la conférence sociale réunissant les partenaires sociaux démarre aujourd’hui, les responsables socialistes tiennent un discours pour le moins contrasté vis-à-vis du patronat.
Jean-Christophe Cambadelis est fâché contre le Medef. Au micro de France Info, le 1er secrétaire du PS a dénoncé la « culture » de la plus puissante organisation patronale qui se définit à « take the money and run ». Autrement dit, « prend l’argent et sauve-toi, ne participe pas, ne fais pas en sorte d’agir pour que le pays puisse s’en sortir ».
Le député de Paris a également accusé le Président du Medef de ne pas jouer le jeu. « La culture de la négociation n’est pas dans la tête de M. Gattaz ». Aux yeux de Cambadelis, le successeur de Laurence Parisot « veut démolir tout ce qui peut construire le dialogue social nécessaire en France ». Rien que ça.

« Le dialogue social marche en France »

Plus mesuré dans ses propos, Bruno Le Roux observe néanmoins que Pierre Gattaz a été « incapable de créer de la confiance autour de lui et de ce que nous faisons », affirme-t-il dans la matinale de Radio Classique. Bien qu’il trouve cela « dommage », le chef des députés PS à l’Assemblée Nationale espère que « la mécanique de la conférence nationale change les points de vue ».
Le ministre du Travail de l’Emploi et du Dialogue social, François Rebsamen, lui n’a rien vu de tout cela. À ses yeux, « le dialogue social marche en France ». Certes, il voit des « tensions », mais il a rappelé ce matin au micro de RTL qu’il y a « 40 000 entreprises qui ont passé des accords ». En clair, entre les déclarations des dirigeants nationaux et la réalité du terrain, il y a un monde.

Attaquer oui ou non les patrons ?

Le ministre des Finances veut également sortir de cette rhétorique guerrière. Il a déclaré dimanche : « notre amie c’est la finance : la bonne finance ». Une phrase qui fait référence à la fameuse citation campagne de François Hollande : « je veux faire la guerre à la finance ».
Quoi qu’il en soit, même si Michel Sapin avoue sur le ton de la plaisanterie « sa part de provocation », cette sortie reste symptomatique d’une division de la majorité sur le sujet. Faut-il oui ou non, attaquer les « patrons » et les organisations qui les représentent ?  Pour le moment, François Hollande et Manuel Valls gardent encore la main. Mais, pour combien de temps ?

Tancrède Blondé

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