Discours d'Arnaud Montebourg : les entrepreneurs veulent y croire

Discours d'Arnaud Montebourg : les entrepreneurs veulent y croire

Publié le 11 juillet 2014

 
montebourg
Après avoir écouté le discours d’Arnaud Montebourg jeudi après-midi sur le « redressement économique de la France », les patrons présents veulent y croire.
« Convaincant », « visionnaire », « sérieux ». Les qualificatifs encourageants, si ce n’est élogieux, ne manquent pas après le discours d’Arnaud Montebourg à Bercy. D’autant plus étonnant que la plupart d’entre eux viennent de patrons, dont on peut douter qu’ils aient voté socialiste un jour dans leur vie. « Il commence à donner confiance à l’ensemble des entrepreneurs », assure Michel Valache, Président du Syndicat National des Activités du Déchet (SNADE).
Pendant une heure, Arnaud Montebourg a esquissé la future stratégie économique du gouvernement : redistribution du pouvoir d’achat, investissement dans les infrastructures, réforme des phénomènes de rentes et de monopole. « L’esprit de Franklin Roosevelt vole sur les collaborateurs de Bercy », avoue-t-il même. Au final, le ministre de l’Économie veut « restituer 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat ».

« Problème de l’ISF »

Il annonce également une règle des trois tiers concernant l’affectation des économies budgétaires : un tiers pour les baisses d’impôts des ménages, un tiers pour les baisses d’impôts pour les entreprises et un tiers pour la réduction des déficits. « Il ne s’agit pas de remettre en cause les 50 milliards d’économies, mais de bien les utiliser », explique-t-il à ceux qui visiblement n’y croient pas.
Serge Dassault, présent pour l’occasion, est l’un d’entre eux : « C’est très bien, mais le problème c’est qu’on n’a pas les moyens », explique-t-il à la fin de l’intervention de Montebourg. Pour lui, les réductions des déficits sont prioritaires. Sans parler du « problème de l’ISF », dont il n’a pas manqué de parler au ministre lorsque celui-ci est venu le saluer. Pour le chef de la famille Dassault, le plus important reste la baisse des impôts en général.

« C’est un type qui comprend l’entreprise »

Mais, en dehors de cet intermède, les entrepreneurs veulent y croire. « Moi j’ai confiance en lui. Il se souvient des entreprises et des entrepreneurs », explique Jean-Marc Barki, dirigeant de Sealock. « Bon après, je ne connais pas sa latitude d’action exacte », plaide-t-il. Mais, comme les autres patrons présents dans la salle de conférence de Bercy, cette action va donner « de l’oxygène aux PME ». Sur ce point, l’entrepreneur en est certain.
D’autant que Jean-Marc Barki « n’était pas sujet à l’apprécier, encore moins à l’admirer ». Mais voilà, son énergie a fait le reste. « C’est un type qui comprend l’entreprise ». Il n’en n’est peut-être pas issu, « il fait bouger les lignes ». Une phrase que l’on n’était pas près d’entendre de la part d’un entrepreneur il y a encore quelque mois.
De là à savoir si cela va marcher ? Réponse l’année prochaine. En tout cas, les patrons ne veulent plus s’entendre dire qu’ils n’ont pas joué le jeu.

 Tancrède Blondé

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