Affaire de la viande de cheval : les entreprises concernées !

Affaire de la viande de cheval : les entreprises concernées !

Publié le 20 février 2013

Jean-Baptiste de Bellescize, entrepreneur, spécialisé en communication de crise et Membre du Comité stratégique au sein Wellcom, et Maitre Jean-Paul MONTENOT, avocat au barreau de Paris et dirigeant du cabinet Montenot,

Jean-Baptiste de Bellescize, entrepreneur, spécialisé en communication de crise et Membre du Comité stratégique au sein Wellcom, et Maitre Jean-Paul MONTENOT, avocat au barreau de Paris et dirigeant du cabinet Montenot,


Tout comme le rôti, la vie d’une entreprise ne tient parfois qu’à un fil. C’est le cas de Spanghero, entreprise accusée de tromperie et de fraude dans l’affaire dite de la viande de cheval. Alors que près de 300 emplois étaient menacés, l’entreprise vient de retrouver son agrément lui permettant d’exercer ses activités.
Accusation d’un ministre, communication de crise, recours juridique, menace sur l’activité et l’emploi : voilà le menu du jour estampillé comme toujours 100% entrepreneurs !

Le coupable médiatique n’est pas toujours le coupable juridique.

Selon que l’on se place dans la peau d’un expert de l’opinion publique ou celle d’un avocat, on n’observe pas une même situation de façon identique. Alors que la culpabilité de Spanghero n’est pas encore établie par la justice, l’entreprise est déjà jugée sur la scène médiatique. Une scène médiatique qui mélange tout selon l’avocat présent sur le plateau, confondant volontairement ou non une affaire de fraude avec un scandale sanitaire.
En déclarant « il y a eu tricherie, il y a eu tromperie, il y a eu fraude », et en rétablissant l’agrément permettant à l’entreprise de reprendre en partie ses activités, le Ministre Stéphane Le Foll, semble donc rappeler qu’il s’agit bien d’une affaire de fraude. Pouvait-il cependant prendre de telles positions en tant que ministre ?
Jean-Paul MONTENOT, avocat au barreau de Paris et dirigeant du cabinet Montenot, ne voit pas « ce que vient faire un ministre dans une affaire de fraude » qui prend position face à une entreprise qui ne représente aucun risque sanitaire et qui devrait pourtant bénéficier de la présomption d’innocence. Pour Jean-Baptiste de Bellescize, spécialisé en communication de crise et Membre du Comité stratégique au sein de l’agence Wellcom, il faut prendre conscience de la dimension européenne de cette crise. « Le ministre s’est retrouvé dans une situation diplomatique complexe » l’obligeant à prendre position rapidement pour « ne pas prêter le flanc à la critique.

« La préservation des emplois chez Spanghero est une illusion, une utopie ! »

Que la culpabilité de l’entreprise Spanghero soit avérée ou non, le lien de confiance est brisé. Et si elle ne distribue pas directement ses propres marques au grand public, il est fort à parier que les directeurs achat de ses clients actuels risquent d’y réfléchir à deux fois avant de passer commande. Il faudra donc du temps à l’entreprise pour retrouver ses parts de marché actuelles. Jean-Baptiste de Bellescize,estime donc que la préservation des 300 emplois chez Spanghero, mis sur le devant de la scène médiatique par les syndicats de l’entreprise, est une illusion, une utopie.
Il dresse également un constat sévère sur la stratégie de communication adoptée par l’entreprise. « La direction de cette société a pris tellement de mauvaises décisions dans les derniers jours que l’on peut se poser légitimement la question de savoir s’ils étaient au courant » ajoute-t-il. D’autres décisions auraient peut-être fait perdre beaucoup d’argent à l’entreprise, mais auraient permis de limiter la perte de confiance aux yeux de ses clients et du grand public.

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