L’accord patronat syndicat encore en période d’essai !

L’accord patronat syndicat encore en période d’essai !

Publié le 13 février 2013

Le 11 janvier dernier, patronat et syndicats trouvaient un terrain d’entente et signaient un accord pour l’emploi. Depuis, certaines craintes ont été émises du côté du patronat quant à la rerédaction de l’accord. Craintes finalement dissipées hier par Laurence Parisot à la lecture du projet de loi. De leur côté, les syndicats non-signataires se mobilisent, se regroupent et appellent désormais à manifester le 5 mars 2013.
Pour aborder ce sujet nous recevons sur le plateau de Widoobiz Patrick Privat, secrétaire confédéral chargé de la formation syndicale à Force Ouvrière, et Olivier Coste, ancien conseiller de Lionel Jospin pour les affaires industrielles, ancien cadre dirigeant chez Alcatel, et désormais entrepreneurs avec VidéoDesk.

Patrick Privat secrétaire confédéral chargé de la formation syndicale à FO et Olivier Costes ancien conseiller pour les affaires industrielles pour Lionel Jospin et désormais entrepreneurs avec VidéoDesk

Patrick Privat secrétaire confédéral chargé de la formation syndicale à FO et Olivier Costes ancien conseiller pour les affaires industrielles pour Lionel Jospin et désormais entrepreneurs avec VidéoDesk

L’accord patronat syndicats sur l’emploi : « un accord historique » pour certains « préhistorique » pour d’autres !

Pour Olivier Coste, « cet accord a une capacité à redonner de la dynamique au pays » sur le fond mais aussi sur la forme. Si « l’accord patronat syndicat est une bonne chose » pour Olivier Coste, le débat parlementaire va déterminer la transcription exacte ou non de l’accord et les syndicats FO et CGT entendent bien faire reculer le gouvernement ou, à minima, infléchir certains des projets qu’il contient. D’où l’importance pour eux de mobiliser un maximum de citoyens et de salariés dans la rue lors des manifestations du 5 mars. Le gouvernement Ayrault reculera-t-il alors que François Hollande souhaite montrer que sa méthode est la bonne ?
Si les syndicats sont diviser sur le sujet, les signataires estimant que la situation de la crise était telle qu’il fallait agir, Patrick Privat de FO observe que même au sein du patronat les divergences sont malgré tout réelles, notamment sur les complémentaires santé. Il s’étonne ainsi de la réaction de l’UPA sur ce point.

Licencier plus pour embaucher plus : le débat.

Le vrai débat repose semble-t-il sur la question de la flexibilité et de sa capacité à un insuffler un dynamisme suffisant pour inciter les entreprises à créer plus d’emplois. Pour Patrick Privat, c’est une chimère de toujours « vielle comme le patronat ». Aujourd’hui,  » la seule variable d’ajustement c’est la masse salariale » explique-t-il. Selon lui, les entreprises devraient plutôt se concentrer sur l’innovation.
Olivier Coste note quant à lui que la rigidité du Code du travail n’incite pas les entreprises à recruter, même lorsqu’elles sont en pleine croissance. Il évoque notamment son expérience chez Alcatel Lucent. Même avec de belles innovations en cours à l’époque, « ce n’était pas raisonnable d’investir en France, car c’était trop lent de réagir en cas d’échec d’un projet ». Il explique d’ailleurs qu’on lui « interdisait de recruter des ingénieurs ». Dans son entreprise actuelle qui recrute déjà 15 personnes après seulement un an d’existence, il freine au maximum l’embauche de salariés ». « Je serais beaucoup plus à l’aise pour embaucher si je savais que dans un an ou deux je pourrais réduire mes effectifs facilement ».
Autant dire que ce débat à tout l’air de celui sur l’oeuf et la poule. Quoi qu’il en soit, tous espèrent la croissance et l’emploi et s’ils reviennent il est certain qu’ils chanteront tous « cocorico » !

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