Barack Obama : sa vision nationale de l'entrepreneuriat

Barack Obama : sa vision nationale de l'entrepreneuriat

Publié le 29 octobre 2012

Si l’entrepreneur reste à ses yeux le meilleur vecteur de croissance, il ne pourra cependant jamais se substituer au gouvernement.
Barack Obama entrepreneur et vison de l'entrepreneuriat« Se contenter de faire de l’argent pour faire de l’argent montre un certain manque d’ambition ». Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la phrase ne vient pas d’Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation, ou d’un Mélenchoniste obtus, mais bien par Barack Obama, Président des États-Unis, et candidat démocrate à sa propre succession. Une position pour le moins surprenante dans la bouche d’un homme politique Américain, sachant le lien de sang qui unit, dans l’imaginaire populaire, richesse et réussite personnelle.
Mais, Barack Obama ne craint pas de choquer. Car, au-delà de l’élection du 6 novembre, le 44e Président des États-Unis d’Amérique veut prouver que l’action gouvernementale ne contredit, ni ne brise, le génie créateur des entrepreneurs américains. « Nous ne sommes pas devenus le pays le plus prospère au monde juste en récompensant l’avidité et l’imprudence » tente-t-il d’expliquer. Une thèse qui, pourtant, tient le haut du pavé idéologique, depuis l’avènement de Ronald Reagan dans les années 80.

« Grâce aux initiatives individuelles… »

Que les tenants d’un entrepreneuriat sans entrave se rassurent pour autant : « contrairement à ce que racontent quelques-uns de mes plus fervents critiques, je suis et resterais un ardent défenseur de l’économie de marché ». Mais pas n’importe quelle déclinaison ! Pas, en tout cas, celle qui permet, grâce à la règle du « trickle down » aux plus riches de payer moins d’impôts, « tout en espérant que cela puisse, par ricochet, créer de la richesse sur les travailleurs ». Ça, assure Barack Obama, « vous ne le verrez jamais ».
Car, à ses yeux, les États-Unis « ne sont pas allés si loin sur le chemin de la prospérité, en laissant les intérêts particuliers faire absolument tout ce qu’ils voulaient ». Qui plus est, des intérêts financiers. « Nous avons construit ce pays grâce à la production de produit de qualité que nous pouvions vendre » se plait-il à répéter au cours de ses meetings. Autrement dit, Wall Street et ses entrepreneurs de la finance participeront toujours moins à la création du rêve américain que d’autres entrepreneurs comme Henri Ford, Walt Disney ou Steve Jobs. Une pierre dans le jardin de Mitt Romney…

«… mais aussi parce que nous faisons les choses ensemble »

Et puis, que peut faire l’entrepreneur, sans le soutien d’associés, collaborateurs, d’employés ? « C’est parce que vous attachez votre wagon à quelque chose de supérieur à vous que vous atteignez votre véritable potentiel ». Ce à quoi il ajoute, lors de ses multiples déplacements, que « tout le monde devrait avoir la chance de pouvoir aller au bout de soi-même ». Un objectif que personne ne peut atteindre, que l’on soit salarié, entrepreneur, classe moyenne ou milliardaire. Rien, hormis la puissance publique.
Preuve en est, « l’internet ne s’est pas inventé tout seul. Ce sont les recherches de l’État qui ont permis sa création. Invention qui au final a permis à beaucoup d’entreprises de générer du profit ». Ce n’est pas la Sillicon Valley qui le contredira. Au final, la morale de Barack Obama sur les entrepreneurs et, plus largement, sur la création de richesse, pourrait se résumer à cette dernière phrase : « quand le succès de notre nation est au rendez-vous, c’est bien évidemment grâce aux initiatives individuelles, mais aussi parce que nous faisons les choses ensemble ».
Reste maintenant à savoir, si sa vision entrepreneuriale va convaincre les Américains dans maintenant moins de 10 jours.

 @TancredeBlonde

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