En matière d’égalité femmes / hommes, la volonté politique est indispensable

En matière d’égalité femmes / hommes, la volonté politique est indispensable

Publié le 7 mai 2013

Le 9 avril dernier, IGO Conseil a reçu le trophée argent dans la catégorie « Entrepreneuriat » lors de la remise des « Trophées APEC Égalité Femmes-Hommes ».  Dirigé par Isabelle Gaydon-Ohl, ce cabinet montpelliérain est impliqué depuis sa création, en 2003, dans l’égalité professionnelle. Rencontre avec la dirigeante.

Isabelle Gaydon-Ohl

Isabelle Gaydon-Ohl, IGO Conseil

Vous venez de remporter un prix récompensant l’ensemble de vos activités. Dans quelle stratégie cela s’inscrit-il ?

La valorisation des actions du cabinet a mis en lumière les actions possibles et opérationnelles favorisant l’égalité femmes/hommes dans l’entreprise. Ce prix récompense le côté pragmatique des solutions préconisées par IGO Conseil. En effet, nous nous attachons à proposer des mesures concrètes, applicables et surtout, voulues et acceptées de tous dans l’entreprise. C’est la condition sine qua non de réussite de projets en matière d’égalité femmes / hommes.

A ce titre, quelles sont les actions les plus remarquables que vous avez pu mener ?

IGO conseil a permis à l’HYPER U de Mende (48) d’être le premier supermarché généraliste labellisé « Égalité » en juin 2012. C’était un pari formidable que de s’attaquer à l’égalité femmes / hommes dans le secteur de la grande distribution. Les dirigeants locaux se sont montrés soucieux d’assurer l’égalité dans l’entreprise et ont demandé à avoir un accompagnement. Notre démarche a ainsi consisté à formaliser ce qui existait déjà et surtout, à mettre en place un plan d’actions opérationnel.
Nous avons assuré des formations à la mise en œuvre de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes pour l’équipe de direction. Suite à l’obtention du Label,  l’ensemble du personnel (femmes et hommes) a pu bénéficier des dispositifs facilitant l’articulation des temps (professionnels et familiaux) et une attention particulière est portée sur l’accès à la formation des femmes « employées » qui bénéficiaient moins de la formation.

A cet égard, quelles difficultés avez-vous pu rencontrer lors de la mise en place de vos directives ?

La plus grosse difficulté tient à la résistance intellectuelle face à cette inégalité. De nombreux acteurs-trices de la scène économique la minimisent alors qu’elle est bien réelle, que cela soit en termes de salaire, de formation ou encore de retraite. Mais encore aujourd’hui, les protagonistes ne voient pas le problème sérieusement.
Pourtant, l’inégalité est bien présente à tous à les niveaux. Ce qui signifie que notre action passe tout d’abord par une sensibilisation/formation permettant une prise de conscience collective de la situation. Il est indispensable de procéder à un diagnostic au préalable de toute recommandation. L’idéal est d’intégrer cette notion d’égalité dans l’ensemble de la gestion du processus des Ressources Humaines (recrutement, évolution des carrières, conditions de travail, formations,..) Il faut également provoquer une réflexion sur l’incidence des stéréotypes et favoriser le développement du leadership des femmes.

Quels sont vos projets à venir ?

Nous souhaitons agir sur deux axes : d’une part en développant la prise de conscience de l’égalité femmes / hommes dans  la fonction publique, et d’autre part, en apportant une aide concrète aux entreprises de petite taille, qui représentent pourtant la majeure partie du tissu économique français.
Au niveau du secteur public, nous souhaitons développer des outils permettant d’assurer cette égalité. S’il est vrai que les concours d’accès à la fonction publique ne créent aucune discrimination, les progressions de carrière sont différentes entre les femmes et les hommes. C’est cette inégalité que nous souhaitons lever et pour cela, nous devons mettre au point des outils pertinents qui puissent garantir cette égalité en termes d’évolution de carrière.
Par ailleurs, nous souhaitons développer nos efforts à l’attention des entreprises privées de petite taille. Elles ont bien sûr des obligations de résultats mais elles ne disposent pas d’outils obligatoires les y aidant. En cela, nous avons un rôle à jouer. Même si un grand pas a été effectué avec l’arrivée de la ministre des Droits des Femmes, nous avons encore beaucoup de travail… Mais la volonté politique est indispensable pour que les choses évoluent…
Le cabinet IGO conseil, conçu et dirigé par Isabelle Gaydon-Ohl, est spécialisé en égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et dans la lutte contre les discriminations.
 
Propos recueillis par Frédérique Guenot

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