Entrepreneur et politique : un métier à risque ?

Entrepreneur et politique : un métier à risque ?

Publié le 6 septembre 2012

Ils possèdent la science du gestionnaire , le flair du commercial et la vision de l’entrepreneur. Mais, apparemment, cela ne suffit pas à ces chefs d’entreprise. Focus sur ces hommes et femmes entrepreneurs qui entrent en politique pour le meilleur… et quelquefois pour le pire.

Le sourire Colgate, la raie bien mise sur le côté, le verbe clair… Le candidat Républicain, Mitt Romney porte beau. Mais, contrairement à Georges W. Bush, le mormon aura toujours du mal à ressembler à l’Américain moyen. Ce qui peut paraître quelque peu problématique lorsque l’on ambitionne de remplacer le, non moins charismatique, Barack Obama à la Présidence des États-Unis. Mais pourquoi donc, après une si belle carrière d’entrepreneur (fortune estimée à 200 millions de dollars tout de même), s’est-il embarqué sur le chemin pentu et rocailleux de la vie d’homme politique ?
« Pour servir mon pays ! », réplique-t-il sans sourciller, comme tant d’autres. Sentiment noble, mais lointain, pour ne pas dire incompréhensible, aux yeux d’un Européen, généralement méfiant du monde des affaires et à tout ce qui les rapproche de la sphère politique. Alors un chef d’entreprise qui brigue la magistrature suprême ! Impensable !! Qui plus est, en vous expliquant que son programme politique se limite à des méthodes de manager d’entreprise. Ça laisse rêveur. Décidément, aux yeux d’un Français, l’Amérique ne sera jamais de ce « vieux monde ».

Différence de codes

À cela près qu’ils existent aussi, ces entrepreneurs passés de l’autre côté de la balustrade parlementaire. Serge Dassault, pour ne citer que le plus connu. Sans oublier Benoît Hamon, aujourd’hui ministre de l’Économie sociale et solidaire mais, il y a encore peu associé dans une petite entreprise d’analyse. Pour le reste, près d’une trentaine d’hommes et femmes politiques à l’assemblée nationale viennent de l’univers entrepreneurial : directeur des sociétés, associé-gérant, industriel, etc…
Catégorie socioprofessionnelle comme une autre, les chefs d’entreprises ont voix au chapitre de la représentation nationale. Sans surprise et à une écrasante majorité, ils appartiennent au groupe parlementaire de l’UMP (22 contres 6 socialistes). En revanche, à peine 3 cheffes d’entreprises, dont une socialiste, ont réussi à franchir le cap du suffrage universel aux dernières élections législatives. La mixité entrepreneuriale au sein de l’assemblée attendra.

À quand le Président/entrepreneur Français ?

Mais alors quelle différence avec les autres députés ? Sans pour autant parler de connaissance supérieure du terrain, le député entrepreneur détient des atouts que les autre ne possèdent pas en matière économique. Quand ce n’est pas lui le plus grand employeur de sa circonscription. Même s’il faut l’avouer ces cas sont de plus en plus rare .Dans ce cas, la députation est une voie classique pour le chef d’entreprise.
En revanche, un entrepreneur en tant que tel n’a, encore à ce jour, jamais pu percer dans les plus hautes sphères politiques Française. Jean-Jacques Servan-Schreiber, fondateur de l’Express, s’y est cassé les dents. Serge Dassault a occupé son premier mandat national à… 79 ans. Reste maintenant à savoir ce que pourrait faire un Jacques-Antoine Granjon, cofondateur de ventes-privees.com, ou un Xavier Niel. En considérant que cela puisse les intéresser un jour…
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas demain la veille qu’un chef d’entreprise brigue et encore moins remporte le poste d’entrepreneur de France qui siège à Élysée pendant cinq ans.

Tancrède Blondé

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