Franck Riboud: « ma seule religion est Danonienne ! »

Franck Riboud: « ma seule religion est Danonienne ! »

Publié le 23 mars 2012

À l’occasion du 4ème Spring Campus organisé par CroissancePlus, le patron de Danone a expliqué sa philosophie aux 320 entrepreneurs de croissance venus l’écouter.

« Nous ne sommes pas entrepreneurs ! » La phrase de Franck Riboud, dirigeant d’une des plus grandes entreprises françaises à rayonnement mondial, aurait de quoi faire sourire. Car BSN, l’ancien nom de Danone, a profondément évolué sous sa direction. « Il fallait chercher des relais de croissance à l’international ». Or pour partir à la conquête du monde, Franck Riboud devait se concentrer sur « les biscuits, l’eau et les produits laitiers frais » et donc vendre des marques phares comme Panzani, Amora et bien d’autres.

Une décision d’autant plus indispensable qu’à ses yeux si « un métier n’est pas au centre de la stratégie de l’entreprise, on l’abime ». Et puis, ajoute-t-il « on ne peut pas dire non tout le temps ! ». Ce qui est problématique car « on se défocalise de sa stratégie de développement dès que l’on dit oui » juge Franck Riboud. Mais faire alors ? « Je ne décide pas seul » réplique le PDG de Danone. C’est d’ailleurs « la plus grande différence entre une PME et une grande entreprise » selon Franck Riboud. « Nous sommes entourés de compétences » explique-t-il et « c’est très bien. « Un luxe » aurait-il presque envie de dire.

Mais on a beau s’appeler Franck Riboud, l’échec toque parfois à la porte. Notamment, lors d’un rachat d’un distributeur de bombonnes d’eau aux États-Unis. « On s’est planté totalement » avoue-t-il. Aujourd’hui, l’entreprise du Cac 40 réalise 50% de son chiffre d’affaires dans les pays émergents et seulement 10% en France. Un chiffre que rappelle Franck Riboud « pas parce qu’on aime pas notre pays, au contraire on l’adore » mais parce que les enjeux stratégiques changent avec la taille des marchés.

Ce qui ne l’empêche pas de répéter haut et fort que Danone «  ne peut pas considérer des résultats économiques si on ne prend pas en compte les résultats sociaux ». À ce titre, Franck Riboud rappelle que « Danone fait 60 à 65 % de l’emploi » dans la zone de Chambley. Il ajoute ne pas comprendre qu’on puisse faire un plan social de 6000 personnes en un seul coup. « Je ne tolérerais jamais ça ».

Et si ce n’était pas ça la religion des entrepreneurs ?

Tancrède Blondé

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