Karl Marx : ce que doivent retenir les entrepreneurs

Karl Marx : ce que doivent retenir les entrepreneurs

Publié le 8 octobre 2012

La pratique politique et économique de Karl Marx a beau avoir été un désastre, les entrepreneurs ne doivent pas oublier que son œuvre n’a proliféré qu’à la faveur des multiples crises mondiales
Mais y’a-t-il seulement quelque chose à en tirer ? C’est en tout cas ce que se dira un chef d’entreprise ? Car, a ses yeux, Karl Marx équivaut davantage à l’antéchrist qu’à un penseur politique. Il faut dire, l’auteur du manifeste du parti communiste, n’y va pas de main morte : élimination du capital, de la prise de risque, expropriation des moyens privés de production, sans parler de la dictature du prolétariat, etc… Bref, tout ce qui se rapporte, de près ou de loin, à l’entrepreneuriat.
Cependant, Karl Marx ne vient pas de nulle part. Enfant de la révolution industrielle, il a vu, observé, disserté, sur le fonctionnement des usines et sur les conditions misérables de vie des ouvriers. Des prolétaires qui, au final, ne s’appartiennent plus, aliénés par l’argent, le curé et le politique. Tout le combat de Karl Marx sera dès lors de révéler à ces masses leurs consciences politiques. Et cela marchera, en partie à cause des crises boursières, mais également aussi par le désintéressement de certains chefs d’entreprises pour la vie de leurs employés.

Pertinent aujourd’hui

Or, bien entendu, l’environnement économique a bien changé depuis la mort du fondateur de la 1re Internationale. Deux guerres mondiales et les trente glorieuses sont passées par là. Seulement, avec la crise des subprimes, les thèses marxistes reprennent du poil de la bête. La preuve, 20.000 exemplaires du très indigeste « Capital » ont été écoulés depuis 2008 en France. Sans parler de la très talentueuse campagne de Jean-Luc Mélenchon qui a remis au goût du jour la vulgate marxiste dans le débat public.
Mais les entrepreneurs ne sont pas non plus sans armes. Comment ? Déjà, en ne prêtant pas le flanc aux accusations de cupidité, inhérent au capitalisme, selon Marx. D’autant plus vrai en cette période de crise, où l’argument fait mouche sur l’opinion. L’histoire de Bernard Arnault en Belgique est de ce point de vue édifiant. Même aux États-Unis, terre de l’entrepreneuriat, le passé de Mitt Romney à la tête de Bain Capital ne joue pas en sa faveur.

Ne jouez plus à « maître après Dieu »

Concrètement, l’entrepreneur à son niveau ne profitera pas dès lors d’une levée de fonds pour s’augmenter allègrement, lui ou ses associés. Certes, seule une infime minorité en profite, mais assez en tout cas pour que même les business angels le reprochent aux dirigeants. Alors, imaginez les salariés ! Autrement dit, les dirigeants doivent privilégier le long terme dans leur business. Le chemin le plus court pour faire mentir l’auteur du manifeste du parti communiste.
Enfin, pour finir, limiter ou tout simplement ne pas démarrer la lutte des classes dans l’entreprise, l’entrepreneur sera très pointilleux sur l’état d’esprit de ses collaborateurs. Autrement dit, il fera en sorte que l’ensemble de l’équipe se sente lié pour le salut de l’entreprise. Terminé, l’esprit « maître après Dieu ». L’entrepreneur est avant tout un manager, pas un possédant.

@TancredeBlonde

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1 commentaire

Marx n'aurait aucune dent contre les entrepreneurs dans le sens où ces derniers s'émancipent du patronat. Par contre si ces entrepreneurs décidaient de devenir des patrons, là c'est une autre histoire ?
L'idéal de Marx aurait pu être une société composée d'entrepreneurs, sans aucun salarié

Par Bob, le 24 août 2019

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