Georges Pompidou, le dernier président des entrepreneurs de l’industrie

Georges Pompidou, le dernier président des entrepreneurs de l’industrie

Publié le 7 avril 2014

pompidou
Emporté par la maladie il y a pile quarante ans, Georges Pompidou reste le dernier président des trente glorieuses. Un âge d’or que l’on n’a pas fini de regretter.
Plus qu’un président, un mythe. Associez le nom de Pompidou et invariablement apparaît une époque à certains égards un peu désuète, mais avec un taux de croissance à 5% et un chômage quasi inexistant. Ah, le bon vieux temps !
Mais, cela ne s’est pas fait d’un coup. Alors, bien sûr, le contexte international était favorable, mais il en a profité pour approfondir la stratégie industrielle mise en place à l’époque où il officie en tant que premier ministre : aménagement du territoire, priorité à l’industrie, notamment de l’industrie informatique avec le plan calcul, énergie nucléaire. Des fondamentaux sur lesquels vit toujours la France… 40 après.

« Les peuples heureux n’ont pas d’histoire »

Mais pourquoi alors, son nom est-il si peu cité dans les débats politiques actuels. De Gaulle et Mitterrand reviennent très souvent. Oui, mais voilà, comme il l’a fait écrire sur sa pierre tombale : « Les peuples heureux n’ont pas d’histoire, je souhaiterais que les historiens n’aient pas trop de choses à dire sur mon mandat ».
C’est dire si son héritage est puissant. Voici les citations que les entrepreneurs peuvent néanmoins retenir.

« Mais puisqu’il faut vivre, que la vie est là, réalisons-la de notre mieux et surtout essayons de nous ennuyer le moins possible »

Comme tout élève qui a des facilités, Georges Pompidou s’ennuie. Sa nonchalance lui donnera d’ailleurs toujours un air de dandy, détaché de tout. Mais, au bout d’un moment, le jeune homme travaille. Et très bien même ! Reçu à Normale Sup rue d’Ulm ,il en ressort cacique à l’agrégation de lettre. Autrement dit, premier de sa promotion.
En plus de son intelligence, Pompidou est un vrai paresseux : il travaille vite et bien. Un modèle que tous les entrepreneurs se doivent d’imiter.

« Chaque problème résolu en fait naître d’autres, en général plus difficiles »

Le deuxième Président de la Ve République en sait quelque chose. Arrivé en 1962 à Matignon, il arrive à la fin du processus de la guerre d’Algérie : OAS, rapatriement, attentats terroristes, attentat du Petit-Clamart. On ne peut pas dire qu’il ait été épargné.
Mais voilà : aux grands destins, les plus grandes épreuves.

« Les théoriciens peuvent, dans l’abstraction, accumuler les raisonnements subtils et compliquer à l’envi les nœuds du problème humain »

Pompidou est un pragmatique. Passé des lettres, à l’enseignement, au milieu bancaire, pour finir à la politique, le Président a eu le temps d’observer les grands problèmes sous tous ses aspects. Pas de dogme. En cela, il ressemble trait pour trait à son illustre prédécesseur. Peut-être une raison pour laquelle cela a si bien marché.

« Il ne suffit pas d’être un grand homme, il faut l’être au bon moment »

N’est-ce pas la même chose dans les affaires ? C’est à qui pourra mieux profiter d’une opportunité soudaine. Et bien en politique c’est pareil : il faut être le bon pion au bon moment. Mitterrand et Chirac ont tenté trois fois leurs chances avant de remporter la timbale.
Au final, ils ont su être cette « bonne » personne.

 Tancrède Blondé

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