Bureaux à Partager : la startup qui recycle les bureaux pour les mettre à disposition des startups [Interview]

Bureaux à Partager : la startup qui recycle les bureaux pour les mettre à disposition des startups [Interview]

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Pour ne plus laisser dormir des milliers de m² de bureaux, Clément Alteresco, a décidé de les transformer en espaces de coworking. Un concept qui a trouvé des preneurs.

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Widoobiz : Recycler des espaces pour en faire des espaces de coworking éphémères, c’est une idée dans l’ère du temps ?

Clément Alteresco : C’est surtout une idée utile. On ne se rend pas compte du nombre de bureaux vides, il y a des milliers de mètres carrés inoccupés ou très mal optimisés. Je trouvais ça ridicule de ne pas en faire quelque chose.

W : Alors vous avez décidez de les mettre à disposition des startups ?

C.A : Des startups, mais aussi des personnes qui ont besoin d’un espace de travail et qui ne peuvent pas se payer un bureau classique en 369. On récupère des espaces, on fait des travaux, et on les remplit avec des indépendants et des entreprises, petites ou grandes.

W : Quelle différence avec les autres espaces de coworking, si ce n’est l’éphémérité ?

C.A : Le prix ! On a des tarifs plus bas que la plupart des autres espaces. On retape aussi tous les bureaux que l’on récupère. On ajoute des salles de bien-être, parfois des potagers. On essaie de créer une vraie communauté et des synergies entre les entreprises pour qu’elles se développent encore mieux chez nous. On a aussi créé LINK : une plateforme web qui permet à nos membres de partager des bons plans, des services, d’annoncer des évènements, etc.

W : Vous hébergez beaucoup de monde ?

C.A : On arrive à 400 boîtes hébergées. Ce qui représente 2 500 à 3 000 personnes réparties sur 14 espaces, bientôt 15 !

W : Bientôt 15, c’est-à-dire ?

C.A : On vient de récupérer l’ancienne école Novancia. Il y avait 7 000m² qui dormaient depuis 7 ans. Une hérésie. On s’est rapprochés du propriétaire pour en discuter. C’est un promoteur français qui a racheté l’école pour en faire des bureaux et des logements sociaux. Mais il attend toujours le permis de construire et ça prend beaucoup de temps. On l’a donc convaincu de nous laisser occuper les lieux en attendant, ce qui nous laisse au moins un an, sûrement plus. On a fait 500 000 euros de travaux sur 2 mois. Les startups vont bientôt pouvoir emménager fin février. C’est une grosse aventure.

W : 500 000 euros de travaux, c’est rentable pour vous ?

C.A : On l’espère ! Ca dépend de notre capacité à remplir vite l’espace. Depuis notre lancement on a toujours été rentables. On double notre CA et notre taille tous les ans. En 2017 on espère passer de 5 à 10 millions d’euros de CA.

W : C’est rentable pour vous, mais les promoteurs ? Comment les convaincre de vous laisser les lieux ?

C.A : Par l’argent ! On a affaire à des gens de l’immobilier, ce sont des financiers. On leur explique qu’on va payer les charges ce qui leur retire des frais, et leur assure un loyer. En parallèle, ils gardent la main parce qu’ils peuvent nous demander de partir quand ils le souhaitent et ça les rassure. Ils sont gagnants.

W : Et vous, vous êtes gagnants aussi ?

C.A : Nous aussi, et les boîtes qui emménagent surtout ! Avec les promoteurs, on indexe nos loyers sur notre CA ce qui nous permet d’avoir des tarifs plus attractifs pour les startups locataires.

W : Sauf qu’elles ne peuvent pas rester autant qu’elles le souhaitent …

C.A : Nos espaces sont éphémères, mais cela représente quand même 1, 2 ou 3 années d’activités. Ce qui est déjà intéressant pour une entreprise qui vient de se créer. Bien sûr, on a pensé à tout pour ne pas les laisser perdues dans la nature, une fois qu’elles doivent quitter les bureaux. On a mis en place tout un processus pour les aider à retrouver un espace, soit chez nous, soit chez l’un de nos partenaires.

W : Vous comptez ouvrir d’autres espaces, ailleurs en France ?

C.A : Oui on est en train de voir pour en ouvrir dans d’autres grandes villes, à Lille, à Bordeaux, à Lyon par exemple. Et puis, on réfléchit à l’international. En attendant, on a d’autres projets plus proches…

W : Ah oui, lesquels ?

C.A : On travaille sur le coworking connecté. Pour nous c’est important d’avancer, et c’est dans la dynamique de la région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse. On a d’ailleurs gagné le concours d’innovation numérique organisé par Bpifrance. On a reçu un montant d’une valeur globale de 750 000 euros. Tout ça va nous permettre de construire les espaces du futur !

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