Quand Jean-Luc Mélenchon s'accorde avec un patron du Cac 40

Quand Jean-Luc Mélenchon s'accorde avec un patron du Cac 40

Publié le 16 janvier 2012

Le passage de Jean-Luc Mélenchon, sur France 2, jeudi dernier, a été l’occasion de croiser avec le fer avec Jean-Louis Beffa,  ancien patron de Saint Gobain. Et, force est de constater, que le fossé entre les deux hommes n’est pas si grand !

Le duel était attendu entre l’ancien patron d’un groupe du Cac 40 et le candidat du Front de Gauche à la présidence de la République. Et, rassurez-vous, si les visions sur l’entreprise ne sont pas superposables, les 3,6 millions de spectateurs réunis devant leurs écrans plats « made in China », ont pu observer que les points d’ententes existent entre les deux hommes. Un débat marqué sous le sceau de la pédagogie !

Premier point de concordance, Jean-Louis Beffa s’affirme être « contre un modèle libéral financier » qui n’accepte que le dogme de « la primauté absolue à la liberté de l’actionnaire ». Une position que Jean-Luc Mélenchon n’a pas manquée de confirmer en dénonçant « la profitabilité à cour terme du système ». D’ailleurs, s’il est élu, il rappelle qu’il brisera « le pouvoir des actionnaires ».

Évidemment, l’ancien président de Saint Gobain ne va pas jusqu’à cet extrême mais prône néanmoins un modèle qui place le pouvoir au centre du conseil d’administration qui réunit « compétences techniques », « représentants des actionnaires » et représentants des salariés, qui plus est « élus par les travailleurs » selon ses propres mots. De quoi étonner Jean-Luc Mélenchon qui en vient à se demander si il reste « le bolchevique de service ».

Malgré tout, le co-président du Parti de Gauche tient à rappeler qu’il préfère la formation de coopératives ouvrières. D’autant que, selon Jean-Luc Mélenchon, « 700.00 patrons de petites et moyennes entreprises vont partir à la retraite dans les 10 ans à venir ». Il souhaite d’ailleurs que les travailleurs soient « les premiers à pouvoir racheter en coopératives ouvrières » leurs entreprises.

Mais le consensus n’a pu être atteint sur tous les sujets. D’abord sur le droit de veto des travailleurs, « très difficile à faire marcher ». Enfin, on peut douter de l’enthousiasme de Jean-Louis Beffa sur la proposition d’un impôt sur le Revenu à 100% à partir de 360.000 euros par an, soit un salaire mensuel maximum de 30.000 euros. Et malgré une bienséance de plateau, Jean-Luc Mélenchon rappelle à son interlocuteur que « si c’est moi, vous allez en perdre un morceau ». Rassurant !

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