Crise de la dette : le pire est-il derrière nous ?

Crise de la dette : le pire est-il derrière nous ?

Publié le 14 mars 2012

Réunis à l’occasion d’une conférence sur la sortie de crise et les perspectives de croissance dans la zone euro, organisée par l’institut Montaigne et la Fondation Genshagen, François Baroin et Wolfgang Schaüble, ont tenté de convaincre une assemblée attentive.

« J’ai plus vu Wolfgang Shaüble que les neuf dixièmes du gouvernement » depuis Juin dernier, avoue François Baroin dans les locaux d’Axa, Avenue Matignon. Il faut dire que les occasions de voir le ministre de l’Économie et des finances de l’Allemagne n’ont pas manqué en huit mois : défiance des marchés à l’égard des banques de la zone euro, crise de la dette des États européens et pour finir, la gestion de la Grèce. Et pour tout dire, « nous n’avons pas résolu tous nos problèmes » explique Wolfgang Schaüble ».

Car « la Grèce a été un catalyseur » selon François Baroin qui a permis de faire comprendre aux États Européens que « le temps de la dépense publique est désormais derrière nous ». D’autant qu’il est « plus difficile de fixer des règles dans un monde mondialisé » précise son homologue Allemand. Et puis « l’Europe, ça n’a jamais été l’affaire de tout ou rien » ajoute-t-il. Compromis, négociations, marchandages, autant de raisons de « passer ses nuits et ses petits-déjeuners ensemble » plaisante le ministre de l’Économie et des finances.

« Une chance supérieure à 50 % »

Ce qui a donné naissance à l’accord du 9 décembre 2011 qui tire les leçons de la crise selon les deux ministres, notamment « sur les niveaux d’endettement des États » et sur la solidarité dont « les pays européens en difficulté doivent bénéficier ». En clair, des « engagements qui seront tenus » selon Wolfgang Schaüble « afin de ne pas replonger dans la crise ». Manière de dire de façon poli à François Hollande qu’il n’y aura rien à réviser s’il était élu président de la République en Mai prochain.

Au final, si François Baroin répète qu’il « est très long de restaurer la confiance » des marchés sur la zone euro, Wolfgang Schaüble juge que les Européens ont « une chance supérieure à 50% » pour que la crise soit derrière eux. Mais pleins de sujets restent à aborder selon les deux ministres. Par exemple, l’uniformisation de l’imposition sur les sociétés mais également la lutte contre le chômage des jeunes Européens.

Les jeunes Européens amenés à se former dans un autre pays ?

À ce sujet, le ministre Allemand de l’Économie finit d’ailleurs par lancer comme un ballon d’essai, la création d’un centre de formation européen. Wolfgang Schaüble explique le principe : « un artisan d’un pays irait travailler un an ou deux dans un autre pays européen. Il devra se débrouiller mais ne devra-t-il pas également se débrouiller quand il ira travailler en Chine ? »

Peut-être un moyen détourné pour le ministre Allemand d’inciter les autres pays européens à améliorer leur compétitivité ?

Tancrède Blondé

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