Séquestrations, petites claques ou meurtres : ils se défoulent sur leurs patrons !

Séquestrations, petites claques ou meurtres : ils se défoulent sur leurs patrons !

Publié le 20 avril 2012

Spécificité française ou universelle, tirer à boulet rouge sur les patrons est à la mode. Quand « séquestrer en groupe » fait sourire, quand « tuer son boss » fait vendre, il semble que l’entrepreneur ne soit pas dans tous les coeurs.
23h30, après une longue journée de travail, il est peut-être temps pour l’entrepreneur que vous êtes de laisser vaquer son esprit à des occupations simples. Pourquoi ne pas tapoter sur votre iPhone et errer sur l’App Store à la recherche de la dernière application tendance.
Pas besoin de tapoter très longtemps pour se voir proposer de cogner bien fort sur son patron. Eh oui, la dernière application en vogue vous propose de choisir tous les outils qui vous permettront de taper, poignarder, immoler ou fusiller le boss. Kick the Boss, voilà le nom et la promesse de cette application. Lancée récemment, l’application, 6ème du classement à l’heure où nous écrivons ces lignes, n’est pas sortie du Top 25 des applications préférées des utilisateurs.

Taper sur son boss, c’est « Cool » !

Jeu gratuit pour violence gratuite. Le positionnement est clair. Pour pouvoir taper le patron avec un club de Golf, le réchauffer au lance flamme, ou lui lancer un missile, il faut d’abord se contenter de le chatouiller à coup de stylo ou de punaise. Et plus il souffre, plus le joueur gagne de l’argent.

A lire les commentaires, il y a de quoi désespérer. Pour certains, taper sur son prochain est juste « marrant », « cool » voire même « passionnant ». Pour d’autres, ce serait « tro bien de lui tirer au meme androit mais ce serrer tro coule cil y ave plus de gua »…
Rassurez-vous, les entrepreneurs français ne sont pas les seuls à faire fantasmer leurs salariés. L’application cartonne dans de nombreux pays, et le rêve de corriger son patron n’est pas une spécificité française.

Un climat anti-patron ?

Nos amis américains avaient pressenti la tendance avec le film « Comment tuer son Boss ? » avec notamment Jennifer Aniston, Kevin Spacey, Colin Farrell et Jamie Foxx. Un film qui, en France, avait convaincu près de 815 000 personnes de se déplacer en salle.
Et cette envie profonde de croiser le fer avec son patron semble bien ancrée. Tant bien qu’on ne s’offusque pas, plus, ou trop peu, de petites phrases lâchées à la télvision à une heure de grande écoute. « Je suis habitué à faire parti d’un groupe, on envahit les salles de réunions du patron en groupe, on séquestre en groupe, on fait grève en groupe… ». Cette phrase de Philippe Poutou lors de l’émission des Paroles et des actes sur France 2, est presque passée inaperçue et anodine tant elle était entourée de sourires et d’applaudissements !
Lire la vidéo à partir d’1:10.
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Pour se rassurer, on s’imagine que le candidat à la présidentielle, qui inspire tant la sympathie, propose au moins un café, avec ou sans sucre, entre deux séquestrations.
S’il est clair que le malaise social gronde, et que l’épanouissement n’est pas le quotidien de nombre de salariés, ne laissons pas croire, ou dire, que violenter les entrepreneurs est une solution.
 

 Thomas Benzazon

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