Les TPE – PME, éternelles oubliées des mesures de croissance

Les TPE – PME, éternelles oubliées des mesures de croissance

Publié le 30 avril 2012

Jean-Gil Boitouzet, fondateur de PME driver, critique le peu de places accordés aux petites et moyennes entreprises dans le pacte de croissance européen qui est discuté en ce moment même.
Le pacte de croissance européen, une formule en vogue partagée par le président de la BCE Mario Draghi et par le candidat présidentiel français François Hollande, mais dont le contenu reste à définir précisément. Et dont on attend peu de répercussions pour les petites entreprises.
Parmi les mesures notamment envisagées, le renforcement de la Banque d’investissement Européenne et la création d’une Banque Publique d’Investissement en France, la création d’obligations spécifiques (Project Bonds) pour financer les projets d’infrastructures et la réaffectation des fonds structurels européens non distribués.
En revanche, toujours peu de cas de la situation de TPE-PME, dont l’activité représente pourtant le premier levier d’emploi en France. Les principaux agents économiques qui bénéficieront d’un pacte de croissance seront les grandes entreprises.
Certes, les TPE-PME seront probablement impliquées dans les projets d’infrastructures financés par des project-bonds et par une Banque Publique d’Investissement. Mais de façon indirecte, par le jeu de la sous-traitance des grands groupes. Cela ne suffira pas.
Ce dont les TPE-PME ont le plus besoin pour se développer et générer de la croissance, c’est d’une plus grande visibilité sur leur trésorerie et d’un soutien afin d’ alléger le poids considérable de leurs charges sociales. De ce point de vue, plusieurs mesures essentielles auraient évidemment toute leur place dans un pacte de croissance, dont l’abaissement systématique des charges sociales pour les petites entreprises.
Il existe en France près de 50 000 entreprises de 10 à 20 salariés. Le coût en charges sociales représente pour ces entreprise entre 40 000 et 50 000 euros par trimestre. Le report d’un trimestre / an en charges sociales (soit environ 5 000 euros/salarié représenterait un bouffée d’oxygène bienvenue pour la trésorerie de ces entreprises (la disponibilité des cash-flows pourrait permettre des dépenses d’investissement).
N’oublions pas que la stratégie financière d’une entreprise (gestion prévisionnelle des cash-flows) est tout aussi déterminante dans sa réussite, que ses seuls atouts en termes de différenciation marketing ou de qualité de ses produits.
– Délais plus longs pour le règlement des charges sociales des TPE-PME
– Soutien au recrutement de salariés qualifiés dans les TPE-PME (allègement des charges sociales à l’embauche de cadres)
– Investissement public en soutien à la trésorerie des TPE-PME
Pour l’heure, aucun des deux candidats à la présidence française n’a su entendre ces requêtes, qui pourtant aideraient nos TPE-PME à dynamiser leur compétitivité et leur croissance.»

Jean-Gil Boitouzet

Fondateur de PME driver

 

Vous aimerez aussi

0 commentaires

Laisser un commentaire