Se séparer de son associé : tout faire pour éviter le scénario UMP !

Se séparer de son associé : tout faire pour éviter le scénario UMP !

Publié le 28 novembre 2012

Avec la guerre Copé / Fillon qui n’en finit pas de s’enfoncer dans les tranchées de la haine, se posent maintenant les modalités de la scission de l’UMP. Une éventualité que l’entrepreneur ne doit également pas écarter.
séparation divorce dispute associés entrepreneurRien ne va plus. La haine entre les deux camps brûle à feux incandescents. À tel point qu’en à peine 9 jours, l’option de la scission ne paraît plus comme une option farfelue. Oui, cette histoire ressemble comme deux gouttes d’eau au psychodrame de l’UMP. Et pourtant, il s’agit bien de Jean-Yves P* et de son associé. Deux entrepreneurs unis par les liens du pacte d’actionnariat. « Des amis de trente ans », comme le répète de manière ironique Jean-Yves. Malheureusement, l’amitié ne s’accorde guère avec les affaires.
« On a grandi ensemble et on s’est toujours très vite compris ». Pourquoi dès lors ne pas monter une boîte ensemble. D’autant que son « cursus d’école de commerce couplé à mon parcours d’ingénieur nous donnait une complémentarité de compétence idéale ». Oui, idéal… sur le papier. Car, avec les premières difficultés, surgissent les premiers désaccords. « Très rapidement, nous avons eu du mal à définir une stratégie commune », avoue Jean-Yves. « Lui voulait le plus rapidement possible faire du cash, tandis que moi j’optais pour une vision industrielle de long terme.

S’appuyer sur le pacte d’actionnaires

Rien de grave, pense le commun des mortels. Comme Jean-François Copé et François Fillon, le fossé idéologique est ténu, si ce n’est inexistant. Encore aurait-il fallu parler de ce qui n’allait pas ? Ce que n’a pas fait Louisa, jeune entrepreneure associée à une connaissance devenue amie, puis associée. “Il y a plein de choses qui, à tort, n’explosent pas”, explique-t-elle. Sur la tenue, l’implication, l’organisation entre associés, les sujets d’engueulade ne manquent pas. Résultat, à l’heure de la déflagration finale, il ne reste plus rien à ramasser.
Rien, hormis ce qui est prévu dans le pacte d’actionnaires (si c’est une SA) ou un pacte d’associés (si c’est une SARL). Autant dire qu’il est préférable que cette option n’ait pas été négligée en amont. Eh oui, généralement “on signe quand tout va bien, quand on a foi en l’avenir”, précise-t-elle par expérience. Or, comme chacun sait, le moment de la séparation est peu propice à la confiance. Demandez à François Fillon…

Un médiateur au-dessus de la mêlée

Concrètement, le pacte organise les relations entre dirigeants et celles qui prévoient les évolutions des actionnaires. Autrement dit, dans le cas de Jean-Yves: “il a fallu faire jouer la clause de non-concurrence, heureusement inscrite dans le pacte, afin que mon futur ex-associé ne crée pas une structure identique à la mienne”. Lors d’une phase de séparation, la clause d’agrément servira également aux entrepreneurs qui veulent éviter que l’associé sortant vende ses parts à un tiers. C’est moche, mais cela peut arriver.
Encore une fois, la mésaventure de l’UMP doit servir d’épouvantail aux entrepreneurs. Si la séparation a été trop sanglante, que les associés incriminés fassent appel à un médiateur. Personnage qui, comme Alain Juppé, doit être au-dessus de la mêlée. À la condition expresse qu’il soit accepté de toutes les parties prenantes. Et pour les entrepreneurs qui, comme Jean-François Copé, n’a pas accepté, Louisa leur conseille de ne pas oublier que “ce que l’on veut vraiment, c’est que la boîte marche”. Eh oui, dans la carrière d’entrepreneur, il importe moins de conquérir le trône que de le construire.

@TancredeBlonde

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