Le titre est forcément provocateur mais il n’est pas dénué de sens puisque le gouvernement chinois avait perdu, depuis plusieurs années, tous les moyens de freiner sa croissance de plus de 10 % du PIB.
La bulle économique avait d’ailleurs tellement pris de volume qu’elle en inquiétait même le parti communiste, c’est peu dire… Alors, même si Xi Jinping, le nouveau Président chinois a d’autres chats à fouetter, il semble que la crise lui ait retiré une belle épine du pied.
Cette crise, qui est en train d’ébranler les marchés, n’est donc pas négative pour tout le monde. Evidemment, tout n’est pas rose, la spéculation immobilière chinoise bat toujours son plein et beaucoup d’usines chinoises vont souffrir d’une pression des prix avec une sous-traitance accrue. Cependant, la Chine joue en ce moment sur un autre terrain que la sous traitance. Elle investit massivement à l’étranger et sur des industries américaines en berne, en plus de ses mille deux cents milliards de dollars en bons du trésor américains. Elle y est d’ailleurs plus ou moins contrainte, puisqu’elle n’a aucun intérêt à laisser mourir, à feu doux, celle par lequel elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, tout du moins en partie. On ne sait, par contre, combien de temps pourra durer cette spirale vertueuse…
Elle a malgré tout, ses 1,3 milliard de consommateurs internes qui n’ont pas envi de ralentir leur consommation, bien au contraire. Certes, le pouvoir d’achat de chacun d’entre eux n’a rien à voir avec celui de l’Occident mais l’effet de masse de la population pourrait quand même jouer le rôle d’amortisseur.
La combinaison de l’ensemble de ses éléments : ralentissement de la croissance à un niveau « raisonnable », investissements à l’étranger judicieux, et développement de la consommation interne, fait que la crise a joué positivement en faveur de la Chine…
Malheureusement pour nous, nous ne sommes pas du tout dans la même configuration économique…
Laurent Goulvestre
