La Bolivie continue de nationaliser des entreprises étrangères

La Bolivie continue de nationaliser des entreprises étrangères

Publié le 19 février 2013

Bolivie nationalisation

Evo Morales est devenu un habitué de la nationalisation


Alors que la rumeur d’une éventuelle prise de participation de l’État dans le capital de PSA continue de se propager, le Président de la Bolivie continue de nationaliser.
Mais jusqu’où ira Evo Morales ? Après l’énergie et les télécommunications, le Président de la Bolivie s’attaque aux aéroports. En effet, les autorités ont annoncé lundi 18 février la nationalisation de Sabsa, filiale des sociétés espagnoles Abertis et Aeropuertos Españoles y Navegación. Une entreprise qui, jusqu’à la mise sous tutelle par l’administration militaire, s’occupait de la gestion des services aéroportuaires des terminaux de La Paz, Cochachamba et Santa Cruz.
Une décision que le gouvernement justifie par les « bénéfices exorbitants » de la société Sabsa depuis sa privatisation, et ce « pour un capital dérisoire ». Dans le détail, il l’accuse de ne pas avoir investi au niveau promis lors de la reprise de la société. Toujours selon le gouvernement bolivien, la filiale espagnole aurait promis d’investir 36 millions de dollars sur les neuf prochaines années. Une promesse non tenue !

Décision « inamicale » aux yeux du gouvernement espagnol

De son côté, Sabsa plaide la bonne foi. Elle affirme avoir investi plus de 33 millions de dollars en Bolivie depuis 1997. Mieux, elle a calculé avoir reversé à l’État bolivien 73 millions à l’administration fiscale. Des montants qui font espérer à Abertis, maison-mère de Sabsa, « une compensation adéquate ». Preuve de son esprit constructif, l’entreprise reste ouverte à des négociations dans la mesure « où le processus sera conforme aux principes du droit international ».
En tout cas, le groupe espagnol pourra compter sur le soutien de l’État espagnol qui a qualifié l’acte d’« inamical ». Le gouvernement de Rajoy a même averti que cette nouvelle nationalisation allait détériorer les relations entre la Bolivie et l’Espagne. Il faut dire qu’Evo Morales n’y va pas de main morte. Depuis son accession à la Présidence en 2006, Evo Morales a engagé les nationalisations de la compagnie Elfeo et Electropaz, deux entités qui appartiennent à un autre groupe espagnol : Iberdrola.
Pas sûr que toutes ces péripéties rassurent les investisseurs étrangers.

@TancredeBlonde

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