Goodyear : les SCOP peuvent-elles sauver nos entreprises ?

Goodyear : les SCOP peuvent-elles sauver nos entreprises ?

Publié le 27 février 2013

L’actualité se poursuit sur les chapeaux de roues pour l’usine Goodyear d’Amiens-Nord. Après l’annonce de la fermeture de l’usine, après la polémique et le bras de fer par lettres interposées entre le patron de Titan et le Ministre Arnaud Montebourg , voici venu le temps des SCOP. Par la voix de son avocat, le syndicat CGT annonçait ce matin que les salariés envisagent de reprendre l’entreprise en Société Coopérative et Participative.
Pour évoquer cette actualité, nous recevons sur le plateau de Widoobiz, Philippe Lewi, Délégué Général à la Fédération des SCOP de l’industrie.

« Il faut que les salariés de Goodyear viennent avec un projet ! »

« La reprise d’une entreprise en SCOP est applicable à n’importe quel secteur d’activité pour une entreprise en difficulté » rassure Philippe Lewi. Il nuance tout de même ses propos en rappelant que pour lancer une SCOP, il faut avant tout avoir un projet. Aujourd’hui, la CGT, syndicat majoritaire de Goodyear, évoque l’idée, reste à démonter que le projet qui suivra l’idée puisse être pérenne. « Pour que l’entreprise soit viable, il faut un produit, des compétences et des débouchés ! « .
Sont-ils pour autant les seuls à décider de l’avenir du site ? L’entreprise Goodyear peut-elle freiner le projet de reprise de l’usine en SCOP ? Peut-elle trouver un intérêt à une telle solution ? « De nombreuses questions juridiques » se posent explique Philippe Lewi.

Quand on est entrepreneur, on travaille plus de trois heures par jour!

Créer une SCOP, c’est avoir une âme d’entrepreneur. Car les salariés doivent détenir au moins 51% du capital de l’entreprise et donc définir ensemble une direction pour l’entreprise. Une volonté de participation et d’implication d’entrepreneur qui, quoi qu’en dise Maurice Taylor Jr, le patron de Titan, montre bien qu’ils n’envisagent pas de travailler trois heures par jours.
Philippe Lewi rappelle l’importance d’un changement de posture lorsque des salariés reprennent leurs entreprises en SCOP. Il profite de l’occasion pour rappeler les avantages et les limites des SCOP. Il revient également sur les démarches que devront entreprendre les salariés de l’usine de pneus pour lancer une SCOP, et ajoute qu’il existe des aides financières et un accompagnement dans ces démarches.

« Benoît Hamon est motivé sur le projet de loi et sur l’accompagnement des entreprises ».

En coulisse, les pouvoirs publics semblent extrêmement attentifs à l’amélioration et au développement du statut de SCOP qui apparaît comme une solution à de nombreuses faillites d’entreprises. Les rapporteurs du Conseil Économique Social et Environnemental proposent de créer un statut transitoire de « Scop d’amorçage » pour limiter les difficultés de financement des projets de SCOP en permettant à des actionnaires extérieurs d’investir sur l’entreprise. Actuellement, les actionnaires salariés qui quittent l’entreprise ne peuvent réaliser de plus-value. Qu’en sera-t-il de ces futurs actionnaires appelé à miser sur le développement de la SCOP ?
D’autres réflexions sont en cours pour étendre les SCOP en France. Notamment avec le droit d’information et le droit préférentiel lors d’une reprise au tribunal du commerce qui permettrait, à offres égales, de favoriser la reprise de l’entreprise par ses salariés. Pour Philippe Lewi, le ministre Benoît Hamon est très impliqué et motivé par ses sujets.

Vous aimerez aussi

0 commentaires

Laisser un commentaire