Management : quel espace de travail donner à ses équipes ?

Management : quel espace de travail donner à ses équipes ?

Publié le 19 mars 2013

Élément central de la vie d’entreprise, le bureau de l’entrepreneur évolue en fonction de ses missions et du rôle qu’il se donne au sein de l’entreprise. Autant dire que cela a changé depuis les 30 glorieuses.

L'organisation de l'espace de travail est une science à part entière


Sécurité, flexibilité, esprit d’équipe. Autant de valeurs que le dirigeant veut intégrer dans l’espace de travail. Or, avec la décision d’interdire le télétravail chez Yahoo, Marissa Mayer a montré qu’elle privilégiait la cohésion de l’équipe au détriment du choix individuel. Un choix qui a cependant heurté beaucoup de ses compatriotes, attachés à leurs indépendances et à leur vie de famille. Aussi, faut-il avoir bien défini en amont les valeurs de son entreprise afin de permettre aux employés de « créer des synapses dans le cerveau », détaille Catherine Gall, responsable de la Recherche et Prospective Europe de Steelcase.
Si vous souhaitez inspirer avant tout la tolérance, le modèle des Pays-Bas devrait vous convenir. À la fois individualistes et très consensuels dans le travail de groupe, les entrepreneurs néerlandais fournissent un « environnement confortable et informel », comme l’explique l’étude. Et comme tout le monde dispose d’un endroit agréable pour travailler, personne ne se plaint de ne pas avoir de bureau à soi. Et visiblement ça marche : seul 1% des Hollandais se déclarent être « en souffrance » au travail.

« Égalité ou hiérarchie, il faut choisir »

Problème, toutes les sociétés ne sont pas équilibrées comme au Pays-bas. Il suffit de regarder du côté des Italiens, où l’autorité et la hiérarchie prédominent dans l’organisation de l’entreprise. Une mentalité qui perdure dans les secteurs d’activité « masculins », comme la construction, le BTP, etc… Dans ces entreprises, « la visibilité de l’aspect hiérarchique au sein de l’espace de travail est primordiale ». L’équipe sait où elle en est et ça la rassure. Surtout s’ils possèdent un bureau individuel, espace de créativité « qu’ils apportent ensuite au sein de sessions de collaboration plus structurées », explique l’étude de Steelcase.
Mais, comme tout, les mentalités évoluent. C’est le cas des Espagnols, fortement éprouvés par la crise et, à ce titre, ouverts à de nouvelles méthodes de travail et de collaboration. Autrement dit, ils gardent des « espaces qui reconnaissent la tradition » de la hiérarchie. Cependant, « les espaces de collaboration sont disséminés dans tout l’environnement, pour favoriser la visibilité des dirigeants ». Ainsi, les anciens collaborateurs peuvent-ils expérimenter le nouvel esprit sans perdre leurs repères. Une méthode que les repreneurs d’entreprises ont tout intérêt à tester.

« Hiérarchie équilibrée, au sein d’un espace égalitaire »

À l’inverse, dans les sociétés anglo-saxonnes, très individualistes et très concurrentielles, il est nécessaire de donner aux collaborateurs  » une multitude d’options en fonction du travail qu’ils doivent effectuer ». Un esprit que l’on retrouve davantage dans les secteurs, à proprement parler « Anglo-saxons » : finance, trading, mais également tous les métiers qui impliquent une forte mobilité. Pour favoriser la collaboration dans cet environnement, l’étude conseille aux entrepreneurs de fournir  » les espaces de projets équipés de technologies de collaboration virtuelle favorisent le mélange de travail individuel et en équipe ».
Et si l’entreprise est définitivement de culture française ? Dans ce cas précis, l’entrepreneur devra réfléchir en fonction de « l’engagement émotionnel et de la collaboration créative au travail ». Car, si la qualité de vie est importante, les barrières entre la sphère privée et professionnelle commencent à tomber. Pour résumer, le bureau d’une entreprise française doit faire valoir une « hiérarchie équilibrée, au sein d’un espace égalitaire ». Là, tout est dit.

Tancrède Blondé

 

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