Étude : un entrepreneur n'a pas besoin de charisme pour diriger

Étude : un entrepreneur n'a pas besoin de charisme pour diriger

Publié le 7 mai 2013

C’est bien connu, tout le monde a envie de suivre la personne au charisme étincelant. De là à ce qu’ils fassent de bons dirigeants d’entreprise… c’est une autre histoire.

Un entrepreneur n'a pas besoin d'être charismatique


Flamboyant, visionnaire, charismatique. À cause des stars planétaires de l’entrepreneuriat, notre imaginaire nous pousse à prendre nos dirigeants d’entreprises pour des super-héros de la franchise Marvel. Tout ça à cause de personnages hors du commun, tels Steve Jobs, Richard Branson, Bill Gates, pour ne citer que les plus connus du globe terrestre. Problème, après un rapide retour sur terre, on se rend compte que les entreprises ne peuvent fonctionner sur le modèle, « étoile du berger », autour de laquelle reposerait la quasi-intégralité de l’entreprise.
Or, a-t-on forcément besoin d’un Xavier Niel pour diriger une PME de miroiterie, ou un Jeff Bezos pour animer un cabinet d’expert-comptable ? Assurément non. Pire, dans certains cas ils peuvent même se révéler néfastes à la structure dont ils ont la charge. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude de Warwick Business School de l’université de Warwick en Grande-Bretagne, dirigée par Christian Stadler. En réalité, « un bon dirigeant n’a pas besoin de charisme », affirme-t-il.

Un management basé sur l’écoute

« Le problème avec les leaders charismatiques, c’est que l’exceptionnelle capacité de conviction leur permet de franchir tous les obstacles. Une très bonne chose, si le chemin choisi par l’entrepreneur charismatique se révèle être le bon. L’entreprise gagnera du temps. En revanche, dans le cas contraire, la société tombera dans le précipice encore plus rapidement » détaille l’étude. L’exemple d’un Jean-Marie Messier ou d’un Michel Boussac, visionnaire et intouchable est, à cet égard, exemplaire.
Aussi, les entrepreneurs les plus efficaces doivent-ils être des « conservateurs intelligents », selon les propres mots de Christian Stadler. Autrement dit, un dirigeant qui sait voir à long terme, garder les bons éléments et améliorer (voire remplacer) les autres qui ne vont pas. La plupart du temps, ces entrepreneurs « normaux » possèdent d’ailleurs une connaissance profonde de l’entreprise. Ils prônent d’ailleurs un management basé sur l’écoute des collaborateurs. Un peu à la manière de Lindsay Owen Jones, ancien dirigeant de L’Oréal qui a fait toute sa carrière chez le géant français, et de son successeur Jean-Paul Agon.

Le charisme aveugle les cadres

Personne ou presque ne les entend. Et pourtant, les chiffres parlent pour eux. En 19 ans de règne sur la grande marque de cosmétique, le tout jeune retraité de L’Oréal a toujours présenté des chiffres de croissance à deux chiffres. Pareil pour Amancio Ortega Gaona, inconnu du grand public et pourtant à la tête aujourd’hui de la troisième fortune mondiale. Pas mal, pour un entrepreneur parti de rien, dont le maitre mot reste la discrétion.
On ne peut pas forcément en dire de même pour Richard Branson, adepte des grands défis, plus ou moins réussis, devant l’éternel.

 Tancrède Blondé

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