Religion au travail : les managers ne veulent pas d'intervention de l'État

Religion au travail : les managers ne veulent pas d'intervention de l'État

Publié le 29 mai 2013

Bien que la religion prenne de plus en plus de place au sein de l’entreprise, les managers ne veulent pas que le législateur mette son grain de sel.

L'entreprise veut avoir les mains libres sur les questions de religion

L’entreprise veut avoir les mains libres sur les questions de religion


La religion n’a rien à faire en entreprise ? Vrai ou faux, il n’empêche que les managers en ressources humaines doivent, de plus en plus souvent, se prononcer sur la place de la religion en entreprise. D’après une étude Randstad et de l’Observatoire du fait religieux un responsable RH sur quatre a été confronté à cet épineux problème. Une tâche bien délicate.
D’autant que cela peut aller très loin. Il suffit d’observer le cas BabyLoup. Après l’annulation par la Cour de Cassation du licenciement d’une de ses employées qui refusait de retirer son voile en mars dernier, la classe politique s’est emparée de la question. À l’époque, François Hollande avait même proposé de légiférer dans ce cas très précis de la petite enfance. Depuis, l’UMP a soumis une proposition de loi sur la neutralité religieuse.

Contre les gros sabots de l’État

La loi donnerait le droit aux entreprises et associations d’imposer le cadre à ne pas dépasser dans le règlement intérieur. Dans le détail, l’entreprise pourra réglementer non seulement sur les pratiques religieuses, mais également sur les signes distinctifs d’appartenance qui pourraient être considérés comme choquants.
Seul problème, les managers ne veulent surtout pas d’une intervention, forcément massive, de la puissance publique sur ces sujets qui nécessitent du doigté. Toujours selon l’étude Randstad, trois managers opérationnels sur quatre estiment qu’une telle loi serait inutile, voire contre-productive. Un avis partagé par la moitié des salariés interrogés.

Problématique à l’avenir

Aux yeux de 70% des personnes interrogées, c’est cependant bien à l’entreprise d’encadrer les pratiques religieuses de ses employés. À noter cependant que l’affaire intéresse davantage les entreprises situées dans les grands centres urbains. À peine 5% des managers RH en Bretagne ont dû intervenir sur ce sujet, contre 43% des managers en Île-de-France.
Dans le détail, l’étude relève que les frictions tournent autour du travail avec les femmes, des heures de prières sur le lieu de travail ou encore, comme le cas BabyLoup, de signe religieux ostentatoire. Si aujourd’hui, la plupart des managers affirment ne pas ressentir de malaise sur la question, 41% des cadres RH sont persuadés que la place de la religion en entreprise va devenir de plus en plus problématique.

Tancrède Blondé

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