D’après une enquête CSA pour l’Institut Montaigne et Les Echos, 52 % des Français se prononcent en faveur du maintien du régime des auto-entrepreneurs.
La réforme de Sylvia Pinel ne convainc pas les Français
Le mécontentement des « Poussins » contre la réforme du statut des auto-entreprises s’est fait entendre hier auprès de Sylvia Pinel, puis sur Widoobiz. Ce projet prévoit de limiter dans le temps ce régime particulier en cas d’activité principale.
Mais seulement 33 % des Français veulent que le statut « soit maintenu, avec quelques limitations dans certains secteurs d’activité ». Et uniquement 8% des personnes interrogées se prononcent pour la suppression purement et simplement du statut des auto-entrepreneurs. Effectivement, « c’est un système qui est rentré dans les mœurs. De manière générale, dans ce contexte de crise, tout ce qui relève de l’initiative individuelle a le vent en poupe, l’auto-entrepreneuriat n’échappe pas à la règle », explique Bernard Sananès, président du CSA.
Une réforme impopulaire
Fait surprenant : seulement 19 % des artisans veulent abolir le statut des auto-entrepreneurs. Et même 47 % se disent favorables à sa préservation. Pourtant, la réforme prévoit de protéger les artisans contre la « concurrence déloyale » qu’ils ne cessent de contester.
Au sein de la politique, la gauche (53 %) et la droite (52 %) se rallient autour du maintien en état de la législation. « Il est très rare qu’un sujet de réforme déclenche un tel consensus quelle que soit l’opinion politique. Cela montre bien que l’auto-entrepreneuriat est un fait social plus qu’un fait politique ». Aucun clivage n’apparaît non plus du côté des cadres (56 %) et des ouvriers (54 %), en majorité favorables au statut des auto-entrepreneurs.
Le gouvernement se laisse jusqu’au 15 juin pour annoncer les mesures retenues.
Marion Lemaitre
