Travailler plus longtemps permet-il de vivre plus longtemps ?

Travailler plus longtemps permet-il de vivre plus longtemps ?

Publié le 27 septembre 2013

Que vous travailliez jusqu’à 62, 63 ou 68 ans, votre espérance de vie devrait rester la même… à quelques exceptions prêtes.

Le travail, c'est la santé

Le travail, c’est la santé


Le travail raccourcit-il notre espérance de vie ? À l’approche du prochain débat sur les retraites qui risque d’être explosif, cette question mérite d’être posée. Jusqu’à présent, l’espérance de vie a, dans l’imaginaire commun, toujours été le facteur le plus important de l’espérance de vie. Or, d’après une étude de l’Australian School of Business qui a étudié la démographie de la Norvège entre 1990 et 2010, ce ne serait pas le cas.
Pourquoi la Norvège ? Tout simplement parce que les entreprises publiques ont réduites progressivement l’âge de la retraite de leurs employés de 67 à 62 ans, alors que le reste du secteur privé a maintenu son âge légal à 67 ans. Parfait pour réaliser une étude comparée. D’autant que les scientifiques n’ont pas trouvé de différence notable entre les personnes qui ont travaillé jusqu’à 67 ans, secteur privé et public confondu.

Source principale de stimulation intellectuelle

Or, que nous dit l’étude ? D’après John Piggott, professeur d’économie à l’Australian School of Business : « Bien qu’il soit tentant de lier l’espérance de vie à l’âge de la retraite, la réalité est que l’état de santé reste le principal facteur déterminant de l’âge de la mort ». Autrement dit, vous pouvez avoir travaillé jusqu’à 67 ans sur des postes fatigants et vivre jusqu’à 90 ans, si vous n’avez pas bu, ni fumé et pratiqué régulièrement un sport.
À l’inverse, terminer à 60 ans mais avec un régime alimentaire composé uniquement de plats industriels et de junk-food ne va pas vous rendre centenaire. Dans la plupart des cas, le professeur précise que « lorsqu’une personne est obligée de quitter son travail (ou que son poste disparaît), elle est plus susceptible de sombrer dans la dépression, de perdre ses réseaux sociaux et, surtout, sa source principale de stimulation intellectuelle ».

15% plus de chances d’être atteint de maladies dégénératives

Ça ne s’invente pas. Bien entendu, un ouvrier qui a travaillé dans les usines à froid a plus de chances de contracter des maladies chroniques, mais le fait est que son travail lui a permis d’être mieux conservé.
L’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) appuie également ce constat. Sur 429.000 travailleurs indépendants étudiés, une personne qui a pris sa retraite à 60 ans a 15% plus de chances d’être atteinte de maladies dégénératives qu’une personne retirée de la vie professionnelle à 65 ans. La stimulation intellectuelle issue du travail combat la démence et la sénilité. À croire que le travail, c’est la santé.

 Tancrède Blondé

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