Comment gérer ses équipes après un traumatisme collectif ?

Comment gérer ses équipes après un traumatisme collectif ?

Publié le 20 novembre 2013

Après un événement traumatisant comme celui qui s’est déroulé dans les locaux du journal Libération, les managers doivent être sur le qui-vive.

En temps de crise, le manager doit compter sur son patron

En temps de crise, l’entreprise doit compter sur ses cadres


Parfois l’impensable arrive. Cette semaine encore, un malheureux assistant-photographe s’est fait tirer dessus à deux reprises par un tireur fou dans les locaux du journal Libération. Un cas beaucoup moins isolé que ce que l’on imagine : banques, bijoutiers, épiceries, etc… Une situation que le cadre, le manager, l’entrepreneur, doit savoir gérer un minimum. Et ça, pour le bien de son équipe.

Identifier les peurs

Juste après l’événement, le manager va tenter de reprendre la parole avec la ou les personnes qui ont vécu le traumatisme. Si possible à un autre endroit de celui où s’est déroulée l’attaque. Le plus important étant que vous vous désamorciez l’angoisse et le stress immédiat.
Le problème, c’est que l’employé « peut se répéter à l’infini les événements », explique Camy Puech, directeur du développement de Qualisocial, entreprise spécialisée dans la gestion du bien-être des salariés au travail et des risques psychosociaux.. Aussi, votre premier rôle sera de lui permettre de renouer avec la réalité. Prévenez la aussi qu’il y a de fortes chances qu’elle revive plusieurs la scène au cours des prochains jours. Si cette phase ne passe, dirigez-la vers un professionnel.
Mais le traumatisme n’est pas réservé à ceux qui l’on directement vécu. Le phénomène « ça aurait pu m’arriver » peut avoir des effets destructeurs sur l’ensemble de l’équipe.

Libérez la parole

L’entrepreneur a tout intérêt à ne pas faire de la rétention d’information. Alors oui, on a toujours tendance à se dire : « La peur c’est personnel, ce n’est pas professionnel donc je ne m’en occupe pas. » Ce que pensent également les salariés d’ailleurs. Mais voilà, si vous n’êtes pas transparent, votre capital confiance va très vite fondre comme neige au soleil.
Aussi, le manager doit très rapidement prendre la parole. « Montrez que c’est un cas rare, isolé ». Si possible, organisez des ateliers de parole où les personnes pourront détailler leur vécu de l’événement. « Il faut faire comprendre à l’ensemble que le choc a bien existé, qu’il n’est pas effaçable, mais qu’il faut l’accepter ».

Mettez en place un processus

Comme pour toute blessure, il faut du temps cicatriser. Le dirigeant a même tout intérêt à donner des objectifs à ses équipes. « Occupez-leur l’esprit », explique Camy Puech. Cela reste le meilleur moyen pour les détourner de leur peur.
L’action inhibe la douleur, même si elle ne l’efface pas. Le jour où il a appris la mort de sa fille, l’acteur Roland Giraud jouait au théâtre le soir même.

 Tancrède Blondé

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