Conflit de génération : comment gérer les frictions

Conflit de génération : comment gérer les frictions

Publié le 23 avril 2014

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Les entreprises ont toujours du mal avec l’idée de faire travailler plusieurs générations sur un projet. Le flop intégral du contrat de génération en est la preuve.
Si la diversité des sexes et des origines est plutôt bien acceptée, la mixité des âges pose encore problème aux entreprises françaises. Incompréhensions, égos mal placés, hiérarchie de valeurs opposée, les frictions ne manquent pas. À tel point que dans l’inconscient de nombreux entrepreneurs, peu se risquent à faire travailler des gens de générations différentes en dehors de tous liens hiérarchiques.
Des frontières que veut faire tomber l’Accélérateur de croissance. Né du manque de passerelles entre seniors en fin de carrière et de startups en manque de compétences, l’organisme propose un programme de trois ans pour dynamiser la croissance de ces entreprises. Des rencontres qui ne se font pas tout le temps sans douleur. « Beaucoup de fantasmes existent du côté des seniors », explique Denis Jacquet, l’un des co-fondateurs de l’Accélérateur de croissance. Notamment sur la capacité à gérer de plus petites équipes.

Comprendre l’entreprise dans son ensemble

Les seniors issus de grands groupes « sont bien équipés pour diriger 250 à 1000 personnes. En revanche, ils peuvent avoir un mal de chien à gérer des équipes de 50 à 100 personnes », raconte Denis Jacquet. Moins structurés par nature, de jeunes dirigeants peuvent perdre des seniors, habitués à certains process. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont incapables de s’adapter. Plus expérimentés, la plupart d’entre eux ont même eu davantage d’occasions de vivre des situations nouvelles.
Mais, pour que cela marche entre un jeune dirigeant et un responsable plus ancien, « un effort d’explication est nécessaire ». En clair, ne pas attendre de lui une simple compétence, aussi rare soit-elle. « Il faut qu’il comprenne l’entreprise dans son ensemble », ajoute Denis Jacquet. Panorama, stratégie, équipe, le senior a besoin de s’imprégner des valeurs de cette nouvelle structure. Et, s’il vient d’un grand groupe, il doit sentir qu’il va pouvoir mettre à profit sa créativité et sa polyvalence.

Une motivation supérieure

Sur ce sujet, l’Accélérateur de croissance met d’ailleurs en place un projet de « resourcing ». Il va aider les seniors à mieux prévenir les contrariétés qu’ils ne manqueront pas de rencontrer dans ce nouvel écosystème de travail. « Beaucoup de cas pratiques sont mis en avant », détaille le co-fondateur de Parrainer la croissance.
L’entreprise n’est donc pas vouée à choisir ses membres en fonction de la date de naissance. D’autant que la fracture technologique a tendance à s’estomper entre générations, tout du moins sur les tâches basiques (smartphone, mail). Et puis, « il y a un degré de motivation chez les seniors que l’on ne retrouve pas forcément chez les jeunes », avoue Denis Jacquet.
 

Tancrède Blondé

 

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