Marcel Dassault ou le patriote entrepreneur

Marcel Dassault ou le patriote entrepreneur

Publié le 15 juillet 2014

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Au lendemain du défilé de la patrouille de France au-dessus des Champs Élysée, Widoobiz revient sur Marcel Dassault, un entrepreneur qui a permis à l’armée française de se moderniser.
Il est ce qu’on appelle un « monstre sacré ». 28 ans après sa disparition, Marcel Dassault continue d’imprimer sa marque sur l’économie de la Défense nationale de France. Il faut dire, le génial ingénieur a su créer les plus beaux avions à réaction de son époque : Ouragan, les Mystère IV, les Mirages IV qui équipent les forces nucléaires françaises. Sans oublier la série des Falcon, l’Alpha Jet et, bien entendu le Rafale.
Fils de médecin, l’aviation est entrée très tôt dans sa vie : « Un jour, en récréation, dans la cour de l’école il faisait très beau, j’ai levé les yeux vers le ciel et j’ai vu le Wilbur Wright du comte de Lambert doubler la tour Eiffel pour la première fois. Je n’avais jamais vu d’avion et j’ai compris que l’aviation était entrée dans mon esprit et dans mon cœur ». Il intègre Supaéro, dont il sort diplômé en 1913.

« Je suis content d’être nationalisé: je vais pouvoir partir en vacances! »

Avec la guerre qui démarre, le jeune Marcel qui ne s’appelle pas encore Dassault vit la naissance de l’industrie aéronautique française. Très créatif, c’est lui qui dessine, à titre privé, l’hélice Éclair utilisée sur tous les avions français à partir de 1915. Associés à Henry Potez, autre monstre sacré de l’aviation, ils conçoivent un premier prototype d’avion biplace. Mais, la fin de la guerre empêche les jeunes entrepreneurs de poursuivre dans cette voie.
Il quitte un temps l’aéronautique. Son tempérament d’entrepreneur l’emmène dans le commerce de meuble, de l’immobilier et la carrosserie automobile, mais la passion de l’aviation le reprend quand naît le ministère de l’air en 1928. Année où il fonde la société des avions Marcel Bloch. L’affaire grandit, mais l’État nationalise sa société. Ce qui lui fait dire : « Je suis content d’être nationalisé: je vais pouvoir partir en vacances! ». Il créera tout de même une autre structure l’année d’après.
Après la défaite, Marcel est arrêté et déporté avec toute sa famille. Il se retrouve au camp de concentration de Buchenwald. Il s’en sort grâce à l’action de deux membres du parti communiste. Il ne sera pas ingrat en versant chaque année une somme importante au parti communiste. Les idées sont une chose ; la gratitude en est une autre. Gaulliste depuis toujours, il va très tôt démarrer une carrière politique.

« Tout, autour de moi, concourt et doit concourir à l’œuvre que je me suis fixée »

À la fin de la guerre, Marcel change son nom en Bloch-Dassault puis Dassault. Un nom qui lui vient du nom de code utilisé par son frère « Char d’assaut ». Avec sa « Société des avions Marcel Dassault », l’entrepreneur va produire les meilleurs avions de France et aussi un système de guidage de missiles.
À côté de ses activités d’aviateurs, Marcel Dassault s’intéresse à la presse. Il lance Jour de France, concurrent de Paris Match. Ce qui lui a permis d’avoir sa propre tribune. Il a également été producteur de cinéma. Mais, son premier amour est toujours resté l’aviation. « J’ai la passion de mon travail et je sais, par volonté, écarter tout ce qui pourrait m’en détourner. J’ai une vie simple et heureuse. Tout, autour de moi, concourt et doit concourir à l’œuvre que je me suis fixée. »
Et, de ce point de vue, on ne peut pas dire qu’il ait failli.
 
 

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