Les entrepreneurs savent-ils anticiper leur avenir ?

Les entrepreneurs savent-ils anticiper leur avenir ?

Publié le 19 septembre 2014

 
 
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Savoir anticiper son marché reste l’une des tâches les plus compliquées pour un entrepreneur. Pour les aider, Bpifrance a voulu étudier le phénomène.
Quels que soient le secteur d’activité et la taille de l’entreprise, un entrepreneur a toujours besoin d’anticiper l’avenir. Sept ans après le début de la crise économique mondiale, l’activité française a toujours du mal à sortir du tunnel. Une incertitude qui empêche les entrepreneurs de réfléchir sereinement à ces problématiques : est-ce le moment d’embaucher ? Faut-il investir maintenant ? Ou, au contraire, est-il urgent d’attendre ?
Pour aider les dirigeants à y voir plus clair, Bpifrance a étudié 10 ans d’enquêtes de conjonctures menées auprès de dirigeants de PME et interrogé 24 000 entreprises sur leur perspective d’activité entre 2004 et 2013. Une enquête qui a donné quatre grands enseignements.

1 Les entrepreneurs sont prudents sur leur avenir

Quand Bpifrance demande à un entrepreneur à quoi ressemblera son entreprise dans un an, plus de la moitié des dirigeants de PME anticipent une stabilité de leur activité. « Une stabilité qui, en pratique, n’arrive que dans 10% des cas », explique Baptiste Thornary, responsable des études macroéconomiques Bpifrance.

2 Les entrepreneurs se focalisent sur le présent

« Les dirigeants se raccrochent souvent à leur actualité récente pour se projeter dans le futur », indique Baptiste Thornary. En d’autres termes, si la société se développe bien aujourd’hui, ils pensent que ce sera le cas aussi demain. L’inverse est aussi vrai.
Conséquence de ce manque de projection, « les entrepreneurs vont avoir du mal à anticiper les retournements », explique le responsable des études macroéconomiques de Bpifrance.

3 Les entrepreneurs ont du mal à anticiper

Décidément, les dirigeants ne feraient pas de bons devins. À 18 mois, seulement un patron sur trois arrive à anticiper correctement dans quel sens ira son activité. « L’information est rare. La prévision est un exercice difficile pour tout le monde et pas seulement pour le chef d’entreprise », nuance cependant Baptiste Thornary.
D’autant qu’ils vont être capables d’affiner progressivement leurs réflexions en intégrant les nouvelles informations au fil de l’eau. Au final, ils seront « près de 70% à anticiper correctement leur activité » deux mois avant la fin de l’exercice.

4 Les entrepreneurs pessimistes sont moins réactifs

Parmi ceux qui se trompent dans l’anticipation, certains se révèlent trop optimistes ou trop pessimistes. Une erreur qui est loin d’être neutre. « Il y a en effet un lien direct entre anticipation d’activité et investissement », ajoute l’expert Bpifrance.
En effet, si les entrepreneurs optimistes réduisent la voilure en matière d’investissement quand une mauvaise surprise surgit, les pessimistes quant à eux ne réajustent pas à la hausse leurs investissements, même si tous les indicateurs sont au vert. « Ce qui serait donc autant d’opportunités gâchées », conclut Baptiste Thornary.
En clair, si les entrepreneurs ne doivent retenir qu’un seul message, ce serait probablement celui-ci : « il ne faut pas attendre la reprise pour bien la préparer ».

 

 Tancrède Blondé

 

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