Pape François : les raisons d’une communication réussie

Pape François : les raisons d’une communication réussie

Publié le 16 mars 2015

En deux ans de pontificat, le pape François a bouleversé la communication du Vatican. Retour sur une stratégie gagnante.

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François est un pape novateur. En deux ans, le lointain successeur de l’apôtre Pierre a réussi à dépoussiérer le Vatican, ou tout du moins sa manière de communiquer. Une performance d’autant plus remarquable que le règne de son prédécesseur, Benoît XVI, a été entaché par de nombreux scandales, notamment celui des prêtres pédophiles couverts par leur hiérarchie.
Retour sur les temps forts d’un pape déjà populaire

Il parle tout de suite à ses « clients »

La fumée blanche sort de la chapelle Sixtine. Habemus papam, selon l’expression consacrée. Deux jours de scrutin auront suffi pour élire le 266e évêque de Rome. Au même moment, toutes les cloches de Rome sonnent pour marquer l’événement. L’émotion est immense au sein de la foule réunie sur le parvis de la basilique Saint Pierre.
Quand il apparaît pour la première fois, le nouveau Pape François ne se montre pas comme un chef sûr de lui. Au contraire, il fait preuve d’une humilité touchante. « Maintenant je voudrais vous donner la bénédiction, mais avant je vous demande une faveur, que vous priiez et que vous donniez la bénédiction à votre évêque ». Autrement dit, à lui.
Il n’est plus uniquement béni d’en haut, mais également de la base des fidèles. C’est une première. De la même manière qu’un entrepreneur n’est rien.

Un retour au message originel

À peine a-t-il eu le temps de se remettre de ses émotions qu’il lance un nouveau message fort à la communauté chrétienne. Lors du jeudi saint, François se rend dans une chapelle d’une prison romaine pour laver les pieds de douze prisonniers. Meurtriers, voleurs, violeurs, le pape ne choisit pas. « Celui qui est au plus haut doit être au service des autres. C’est mon devoir comme prêtre et comme évêque. Je suis à votre service », explique-t-il.
Les premiers jours sont cruciaux dans la vie d’un dirigeant. Ce sont eux qui donnent le ton. Ratez ces 100 premiers jours et vous pouvez être certain que les 100 suivants vont être encore plus compliqués. Pierre Bérégovoy en sait quelque chose. Alors qu’il attendait ce poste de Premier ministre depuis des années, il a tout gâché en faisant un numéro de poker menteur lors de son discours de politique générale qui a tourné au désastre. Jamais il n’a pu s’en remettre.

Il s’attaque aux problèmes de l’organisation de l’église

Le pape François met toutes ses forces pour réformer en profondeur la curie romaine, le gouvernement de l’église. François veut s’inscrire dans le mouvement, au contraire de Benoît XVI, vaincu par l’affaire Vatileaks.
Il fait un diagnostic sans pitié de l’église : «schizophrénie existentielle», «Alzheimer spirituel», «terrorisme du bavardage» «Cœur dur ». Le réquisitoire est d’autant plus implacable qu’il est inédit dans l’histoire récente du Vatican.
Sur tous ces sujets, le pape François passe pour un homme d’ouverture et d’énergie. C’est un leader. Idéal pour un temps troublé tel que le nôtre.

Tancrède Blondé

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