Uber : quand les marques sont attaquées par les politiques

Uber : quand les marques sont attaquées par les politiques

Publié le 1 juillet 2015

L’État a décidé de faire plier Uber après la révolte des taxis la semaine dernière. Mais, ce n’est pas la première fois que le gouvernement agit de la sorte. 

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« UberPOP est un service illégal, il doit être fermé ». Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve a tenu ses promesses. Une semaine après les incidents causés par les taxis, la société et deux de ses dirigeants vont être jugés en correctionnelle en septembre prochain sur les motifs de pratiques commerciales trompeuses, complicité d’exercice illégal de la profession de taxi et traitement des données informatiques.
Mais cette volonté ne date pas d’hier. Avec la loi Thevenoud votée en novembre 2014, plus de 200 chauffeurs Uber ont été condamnés à payer des amendes. 79 procédures sont encore en cours de traitement. L’un d’entre eux a même été condamné à quinze jours de prison avec sursis. Jusqu’à présent, jamais l’État n’avait mis autant d’énergie à réprimer l’activité d’une entreprise.

Airbnb et la taxe de séjour

Il faut dire, Uber permet à ses chauffeurs de ne pas payer de charges sociales. Une faute aux yeux de l’État bien plus inadmissible que n’importe quelle concurrence déloyale. Airbnb en sait quelque chose. En novembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a fait en sorte que les hébergeurs paient aussi la taxe de séjour. Ce que Brian Chesky s’est empressé d’accepter. Impossible de se passer de Paris, l’une des villes les plus touristiques du monde.
Au final, tout s’est bien terminé. Airbnb s’est même arrogé le droit de débusquer elle-même les abus de particuliers. Autrement dit, de dénoncer aux autorités ceux qui utiliseraient Airbnb comme une source de revenus. Pas sûr que la Mairie de Paris reçoive beaucoup d’appels de la part de l’entreprise américaine.

Acadomia dépendant du crédit d’impôt

Mais, parfois le danger ne vient pas de la grosse structure. Leader du soutien scolaire en France, Acadomia a failli chuter à cause de Lionel Tardy. Son initiative est pourtant pleine de bonne volonté. En 2009, la crise économique mondiale bat son plein. Tous les gouvernements se serrent la ceinture. Le député de Haute-Savoie propose alors de supprimer le crédit d’impôt sur les cours privés donnés à domicile. Une niche fiscale évaluée à 300 millions d’euros.
Mais, Acadomia vit en grande partie sur celle-ci. Lui retirer cet amendement, c’est la condamner à changer de modèle économique. Elle engage donc les services d’un super lobby pour faire sauter l’amendement. Et elle appuie là où ça fait mal pour un politique : l’emploi. Sans cet amendement, ce sont des milliers de jobs d’appoints pour les étudiants qui sautent. Impossible à assumer.
Ce qui arrive lors de l’examen de l’amendement au Sénat. Comme quoi, l’État reconnaît toujours ses intérêts. À Uber de montrer qu’ils ont eu tort. Réponse le 30 septembre au tribunal de grande instance de Paris.

Tancrède Blondé

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