Apprendre à avancer ses pions comme le cardinal de Richelieu

Apprendre à avancer ses pions comme le cardinal de Richelieu

Publié le 14 septembre 2015

Le cardinal de Richelieu a été l’un des plus grands dirigeants de son temps, même s’il a été détesté par l’immense majorité de ses contemporains. Retour sur un homme qui savait aller au bout des choses.

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Le grand méchant loup. Sans avoir lu une seule biographie, ni feuilleté un seul roman d’Alexandre Dumas, le cardinal de Richelieu est resté dans l’inconscient collectif comme l’une des figures sombres de l’Histoire française. Et pourtant, dans une atmosphère de guerre civile, il réussit à solidifier le trône de Louis XIII, réduire l’esprit de sécession des protestants et abaisser le grand rival autrichien. Sans oublier, sa politique « culturelle » qui a mis Paris au centre de l’Europe et donc du monde : rénovation de la Sorbonne, création de l’Académie française et du Palais-Royal.
Peu d’hommes politiques peuvent se targuer d’un tel bilan. Oui, mais voilà : le cardinal est un homme retors, d’une intransigeance folle et surtout il est en avance sur son temps. Tout pour se rendre détestable aux yeux de ses contemporains. Voici quelques citations qui aideront les entrepreneurs à ne jamais lâcher prise.

« L’autorité contraint à l’obéissance, mais la raison y persuade »

Au début de sa carrière politique, le « jeune » cardinal semble destiné à des tâches subalternes. Mais ses relations, son obstination et ses qualités intellectuelles vont lui permettre de se faire engager par la mère de Louis XIII, Marie de Médicis. Il devient par la suite aumônier d’Anne d’Autriche, femme de Louis XIII et finit par devenir ministre au service de Concini, le favori de la régente.
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Mais Richelieu comprend avant tout le monde que le jeune Roi ne veut pas être un gérant de paille. Contre toute attente, il se rapproche du frêle souverain. Ce qui lui permet d’échapper à la grande purge du clan Concini. Richelieu va louvoyer toute sa vie envers les plus puissants. « Savoir dissimuler est le savoir des rois », disait-il.
Mais, ce trait de caractère va s’estomper au fil du temps. C’est pourtant cette souplesse d’esprit qui lui a permis d’obtenir sa position de « primus inter pares », premier des ministres.

« Les grands embrasements naissent de petites étincelles »

Louis XIII a toujours été très sensible. Certains diront de lui qu’il est susceptible, soupe au lait, voire dépressif. Il ne s’aimait pas beaucoup, mais il ne supportait pas non plus qu’on puisse le prendre de haut. Le favori de sa mère, Concini, en a fait les frais. Se croyant tout puissant, cet intrigant italien a cru bon de se moquer du rejeton mal aimé de sa « cliente ». Mal lui en a pris, il est assassiné avec toute sa clique en plein jour au Palais du Louvres. Le jour même où Richelieu se croyait perdu.
Autrement dit, ne méprisez jamais personne. Vous ne savez pas comment il pourrait se venger dans les années à venir.

« Quiconque a les yeux bandés ne saurait faire de bon choix »

La grande force de Richelieu a toujours été son organisation. À l’époque, il conceptualise un système de communication inédit. Il est une Poste à lui tout seul. Richelieu a auprès de lui des dizaines de commis qui écrivent des lettres, les envoient et les réceptionnent. Ainsi, le « ministre » reste au courant de toutes les intrigues, évolutions, informations. Jamais, il ne sera dépassé. C’est lui le plus rapide. Le marquis de Cinq-Mars qui a voulu l’assassiner en sait quelque chose.
À l’entrepreneur de prendre le temps de récolter les bonnes informations. C’est souvent un travail de petite main, mais de là dépend l’avantage compétitif, la victoire finale. En retour, celui-ci doit rester le plus discret possible sur ses actions. « Nul ne voit si clair aux affaires d’autrui que celui à qui elles touchent le plus ».
Malgré sa mauvaise image, Richelieu reste au final un des plus grands stratèges politiques que la France ait pu compter. Prenez exemple sur lui, réfléchissez en amont. Il disait toujours : « Il est difficile de mal faire lorsqu’on y a pensé auparavant ». Qui lui donnerait tort ?
Tancrède Blondé

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