Startup : quand les écoles et les SATT révolutionnent l’innovation en France

Startup : quand les écoles et les SATT révolutionnent l’innovation en France

Publié le 9 juin 2016

Ces dernières années, les écoles et les pouvoirs publics ont revu en profondeur leur vision de l’innovation pour aider les startups françaises à rester compétitives. Bpifrance accompagne les initiatives pour l’innovation.

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Deux mondes à part. En France, la science et le business n’ont pas l’habitude de se croiser. Pas d’opportunités et, surtout, pas de culture commune. Mais, les temps changent. Avec l’arrivée du numérique, le monde des affaires s’accélère. Il faut s’adapter aux dernières nouveautés et, si possible, les intégrer dans son business. Une gymnastique de l’esprit que les écoles supérieures et Universités ont désormais bien l’intention d’insuffler aux élèves.
HEC, ESCP, Polytechnique, la plupart des Universités et bien d’autres encore se sont toutes, peu à peu, rapprochées des grands écosystèmes innovants : structures pépites, incubateurs, accélérateurs, pépinières d’entreprises. Les grands groupes n’ont pas eu de mal non plus à se laisser convaincre. Ces étudiants ultra créatifs ont cet esprit « startup » qu’ils ont tant de mal à reproduire en interne. Même les ventures-capitalists gardent désormais un œil sur tous ces projets d’étudiants. Ces nouvelles formations et nouvelles écoles ont pris leur inspiration aux Etats-Unis où les universités et les entreprises travaillent de concert.

Des programmes multidisciplinaires pour comprendre l’innovation

Même les pouvoirs publics s’y sont mis. Lancé en 2014, l’appel à projets PEPITE cherche à diffuser la culture entrepreneuriale auprès de tous les jeunes étudiants dans l’enseignement supérieur. Le dispositif associe  tous les acteurs de l’écosystème territorial pour aider tous les jeunes qui le souhaitent à créer leur entreprise. Conseils, accompagnement, espace de coworking et statut d’étudiant entrepreneur, tout est fait pour les aider à réaliser leurs rêves.
Certaines écoles ont, elles, voulu tout bousculer. Tout changer. La Web School Factory, EPITA, Epitech, École 42, appartiennent à cette catégorie. Elles proposent des programmes totalement multi disciplinaires. On réunit des designers, des ingénieurs, des gens qui sont habitués au business et ils travaillent tous ensemble sur un projet d’entreprise. Sur la première année de la Web School Factory, il y a par exemple 600 heures de cours et 300 heures de projets.
Résultat, « les étudiants sortent totalement du modèle d’exécutant qui travaille de 9h à 18h. Ils travaillent la semaine, participent à des conférences et à des challenges le week-end. Ils sont totalement multi fonction et maîtrisent toutes les nouvelles technologies », ajoute une experte chez Bpifrance. Habitués à ce chaos permanent, ils savent se remettre en cause pour savoir s’ils répondent à cette question ultime : sont-ils dans le besoin client ? Et les résultats sont là. « Les étudiants qui sortent de ces écoles sont capables de maîtriser plusieurs compétences », ajoute-t-elle. « Un designer de la Web School Factory est capable de coder ou de réaliser un business plan ».

Les SATT rapprochent les chercheurs et le marché

Bien sûr, l’innovation ne sort pas (toujours) de la bouche des enfants. Il faut du temps. Parfois une vie ne suffit pas. Les scientifiques en savent quelque chose. Depuis trois ans, les pouvoirs publics tentent de réduire ce temps avec les SATT. Disséminées un peu partout en France, ces 14 Sociétés d’Accélération du Transfert des Technologies détectent et mesurent le potentiel « business » des inventions de scientifiques de chaque centre de recherche. Elles sont toutes en lien étroit avec les écosystèmes des créateurs d’entreprises.
« Après une déclaration d’invention, le chercheur s’adresse à la SATT de sa région. C’est la structure qui va aider le scientifique à déposer un brevet au nom de l’Université, dont dépend le scientifique et la SATT », explique Nathalie Delorme, responsable du Pôle Transfert de Technologies chez Bpifrance. Mais la SATT va plus loin. Après consultation d’un comité d’investissement composé d’industriels, d’investisseurs, la SATT peut décider d’investir sur un projet en association avec le chercheur, jusqu’à une preuve de concept industrielle

Un projet vous tend les bras

Etape suivante : valoriser le projet. Les SATT vont en parler aux différents incubateurs, accélérateurs et écoles de management. Qui pour piloter le projet ? L’inventeur n’est pas toujours le mieux placé. « La SATT, avec l’aide de son réseau, va constituer une équipe centré business qui va s’approprier cette technologie », indique Nathalie Delorme. Le scientifique peut rester dans son laboratoire ou rejoindre la startup s’il le souhaite. « Il peut devenir directeur technique. Mais, en général, il ne devient pas CEO », ajoute-t-elle.
Il ne reste qu’à choisir. Depuis la création des SATT, 900 projets ont été investis, « dont 106 valorisées sous format startup », précise Nathalie Delorme. La moitié d’entre eux est consacrée à la Santé, Medtech, équipements médicaux, 30% pour le numérique et 20% pour l’industrie. Si vous avez une expérience sur ces secteurs et le carnet d’adresses qui va avec, vous avez totalement intérêt à vous rapprocher très vite d’une SATT. Un projet vous tend les bras.
De nombreuses initiatives se développent pour sortir des modèles traditionnels de formation. Et toutes les écoles s’orientent dans la démarche de la multidisciplinarité avec une diversité de profils et de compétences… rassemblés pour l’innovation.
#Replay : A la tête de Save, Damien Morin est à la fois jeune et innovant. Et ça marche très bien pour lui. Trois arguments qui devraient vous convaincre son interview :

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