Google a une nouvelle arme pour faciliter le boycott des entreprises

Google a une nouvelle arme pour faciliter le boycott des entreprises

Publié le 9 mai 2017

En expulsant violemment un passager suite à un problème de surbooking, United Airlines a essuyé une forte tempête médiatique. La compagnie espérait être sortie des turbulences. C’était sans compter une nouvelle arme à disposition des consommateurs pour faciliter le boycott des entreprises :  les extensions Google Chrome, que l’on peut télécharger gracieusement sur son navigateur.

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L’extension DropUnited, permet de supprimer les vols de United de la liste des « résultats » affichés par Google suite à une recherche. « Ainsi, la prochaine fois que vous cherchez un vol, United n’apparaîtra pas parmi les options proposées, explique l’auteur de cette application. Bienvenue dans les Etats-Unis de l’Humanité ». [1]
Ce nouveau procédé qui facilite le passage à l’acte pour ceux qui souhaitent boycotter une entreprise, a été utilisé quelques mois auparavant dans un but politique, pour sanctionner Donald Trump. The don’t pay  Trump extension envoie un signal aux internautes qui visitent un site internet soutenant le Président américain. Elle propose d’autres sites alternatifs ou d’envoyer directement un message critique, à tout site en relation avec Donald Trump. Hasard ou pas, en tout cas, la ligne de vêtements d’Ivanka Trump vient de changer de nom pour échapper au boycott.[2] Il sera intéressant d’analyser dans les prochains mois, les éventuels effets de DropUnited sur l’activité commerciale de la compagnie.

Google a décidé de donner un coup de pouce aux consommateurs

Les extensions pour Google viennent donc compléter l’arsenal à disposition des consommateurs pour sanctionner les entreprises qui commettent (selon eux) un faux pas. Il est vrai qu’un bad buzz, c’est à dire une vague de critiques sur les réseaux sociaux et sur le web éditorial ne suffit pas toujours à faire reculer les entreprises.
Encore faut-il que cette vague soit suffisamment forte. Les pétitions en ligne ont aussi leur limite. Les internautes savent bien qu’il est rare de faire reculer une organisation avec moins de 100 000 signatures. Toutes les pétitions n’ont pas le même succès que celle du mouvement des Poussins qui a qui a fait reculer le gouvernement français en 2014 sur la réforme du statut des auto-entrepreneurs.
Quant aux appels au boycott qui accompagnent souvent les crises digitales, ils ne sont pas toujours suivis d’effet ; en tout cas pas à long terme.
C’est pourquoi Google a décidé de donner un coup de pouce aux consommateurs. Grâce à des extensions, Big Brother permet aux consommateurs de tenir leurs promesses de boycott dans la durée, en faisant disparaître comme par magie de ses pages de résultats, les marques mises à l’index.
C’est une aubaine pour les consom’acteurs mais aussi une nouvelle menace pour les entrepreneurs  qui devrait les inciter à mieux prendre en compte les bad buzz dans leur politique de risk management.
 
[1] http://www.silicon.fr/bad-buzz-extension-chrome-boycotter-united-airlines-172319.html/
[2] C’est désormais sous le nom d’Adrienne Vittadini Studio que ces vêtements seront proposés aux publics dans 300 magasins du distributeur Stein Mart. Business of fashion

Marie Muzard

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