La solitude, un atout pour la productivité ?

La solitude, un atout pour la productivité ?

La solitude atout pour la productivité

Alors que se multiplient les open space et autres espaces de coworking, les salariés semblent de plus en plus stressés et en perte de repères. À force de favoriser le travail collaboratif, les entreprises oublient que les plus belles œuvres ont parfois besoin de solitude pour éclore…

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« Toute production importante est l’enfant de la solitude », disait Goethe. Pourtant, les espaces de travail tendent vers toujours plus de décloisonnement, et on place le collaboratif à la racine de la créativité. Exit les petits bureaux, vive les grands open space, où la proximité des uns et des autres rendrait la communication plus facile.

Plus facile, vraiment ? Certes, l’ambiance est parfois conviviale, et l’on n’a plus besoin de passer par sa secrétaire pour parler à son N+2. Enfin, à condition qu’il ne porte pas de boules Quies ou de casque sur les oreilles. Car en open space, le bruit peut être un vrai problème pour la concentration.

D’ailleurs, on quitte souvent cet espace afin de s’isoler dans un coin plus tranquille, que ce soit pour passer un appel, travailler sur un dossier épineux ou encore faire une réunion. Et le développement progressif des « phone box » ou des « bulles d’isolation » répond bien à un manque de tranquillité et de confidentialité sur les lieux de travail.

Le flex office : entre économie d’espace et dépersonnalisation des bureaux

Que ce soit en open space ou dans un espace de coworking, on ne peut pas dire que le travailleur dispose d’une grande intimité. Tout le monde peut jeter un œil sur l’ordinateur de ses collègues, hormis les quelques privilégiés – souvent les managers – qui ont la chance d’être adossés au mur. Impossible, également, de passer un coup de fil sans que tout le monde entende le contenu de la conversation. Et le soir, il n’est pas rare que certains collaborateurs restent tard alors même qu’ils ont fini leur travail, par simple crainte de s’entendre demander s’ils ont « posé leur aprèm ».

À peine s’est-il imposé comme modèle phare des espaces de travail, l’open space est déjà repensé dans plusieurs sociétés. Pour encourager le travail « en mode projet » et, surtout, économiser de l’espace, elles misent désormais sur le flex office. Dans cette nouvelle organisation, les employés n’ont plus de bureau attitré.

En résulte, pour ces derniers, l’impression de perdre leur place dans l’entreprise. 45 % d’entre eux parlent de déshumanisation, et disent avoir le sentiment d’être interchangeable, selon un récent sondage d’Opinion Way. Fini la photo des enfants scotchée au mur ou la petite plante verte sur le coin du bureau, l’heure est à la dépersonnalisation.

« Les entreprises ne doivent pas avoir peur de la solitude »

Heureusement, certaines sociétés parviennent à allier modernisation des espaces de travail et bien-être des salariés. Le développement du télétravail permet de pallier, en partie, le manque de concentration inhérent à l’activité en open space. L’aménagement de bureaux lumineux, chaleureux et fonctionnels favorise également le bien-être des collaborateurs et la communication, tout en limitant les nuisances sonores. Une surface d’au moins 10m2 par personne, des cloisonnements intelligents et acoustiques, des espaces allouées aux réunions et d’autres à la détente… les solutions sont nombreuses et, souvent, faciles à mettre en place.

Les entreprises, par ailleurs, ne doivent pas avoir peur de la solitude, car celle-ci est indispensable à la productivité et à l’émergence de nouvelles idées. À l’heure où le « réunapping » fait loi, il devient nécessaire de limiter les heures passées en réunions, et de n’assister qu’aux plus pertinentes, au risque de perdre en efficacité. Si le collaboratif est aujourd’hui favorisé, le travail individuel gagnerait à l’être tout autant. On pourrait alors imaginer des espaces de travail qui donneraient la part belle à l’un comme à l’autre, et laisseraient aux employés la possibilité d’allouer du temps à l’émulation collective comme à la concentration productive.

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