Le chef d’entreprise, un actif plus exposé que les autres

Le chef d’entreprise, un actif plus exposé que les autres

Publié le 28 novembre 2018

C’est un fait. Ils sont plus de 50 000 à jeter l’éponge chaque année en France. Les dirigeants doivent donc penser à l’échec, même quand leur activité est en plein boom. Et prendre des mesures pour préserver leur capacité même à entreprendre.

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« L’échec est sans doute le refus d’accepter des réalités », estime Thierry Millon, directeur des études d’Altares. Ou de les subir, pourrait-on ajouter lorsqu’on écoute l’expert œuvrant pour cette société qui propose des solutions data analytiques et prédictives. Pour lui, « même si on est un chef d’entreprise brillant avec un modèle économique structuré et des clients solvables, nous ne sommes pas l’abri d’un accident de la vie, d’une conjoncture ou d’un retournement de situation. »

Protéger ses arrières pour envisager le rebond

C’est pourquoi ce spécialiste du risque préconise de souscrire à une protection de type assurance perte d’emploi : « Pour le dirigeant, c’est au moins la garantie de pouvoir continuer à réaliser les dépenses courantes indispensables (…), et de ne pas prendre le risque d’entraîner sa situation personnelle et familiale avec la situation difficile de son entreprise », développe Thierry Millon. Ce dernier va même plus loin.

Protéger ses arrières est « indispensable pour se donner les moyens d’envisager, au moment opportun, une solution de rebond ». Sans cette sécurité, difficile, aux yeux de l’expert, de se remettre d’un échec auquel on ne pense d’ailleurs pas toujours avant qu’il nous tombe dessus, car il s’agit « davantage d’une disposition malheureuse de l’écosystème que de l’entrepreneur ». Or, face aux chiffres, la prudence s’impose. En effet, ce sont 50 011 dirigeants qui ont perdu leur emploi en 2017, dont 35,7% à 50 ans et plus.

Les chefs d’entreprise, des actifs ultra exposés

Derrière la création d’une SARL se cache l’enthousiasme d’hommes et de femmes portés par un projet, parfois celui de toute une vie. Mais à un moment, la situation peut nous échapper. Ainsi, « la liquidation judiciaire conduit l’entrepreneur dans ses retranchements psychologiques, au-delà d’éventuelles difficultés financières ». Une situation de stress voire de détresse qu’il faut à tout prix endiguer par des mesures prises en amont, lorsque tout semble parfaitement aller.

Les propos d’Élodie Warnery, directrice générale de la GSC, une assurance perte d’emploi des chefs d’entreprise, font écho à ceux de Thierry Millon : « Les conférences consacrées à l’échec se sont multipliées comme pour l’exorciser. On dit aussi qu’il y a quelque chose de noble dans le fait d’entreprendre. Or, les dirigeants d’entreprise sont les actifs les moins protégés. Ils ont néanmoins besoin d’une protection : pour eux-mêmes et leurs proches, mais aussi pour préserver leur capacité d’action et donc la performance de leur entreprise. »

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