Napoléon stratège militaire… et économique ?

Napoléon stratège militaire… et économique ?

Publié le 5 mai 2021

A l’heure du bicentenaire de la mort de Napoléon, Widoobiz revient, de manière non exhaustive, sur les politiques économiques du Premier Empire.

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Connu pour être l’un des plus grands stratèges militaires de l’histoire, le bilan économique de Napoléon fait toutefois l’objet de nombreux débats. Car même si ce dernier est parvenu à « renforcer l’activité économique de l’État, le tournant industriel du pays a souffert de son obsession de ruiner l’Angleterre. » analyse le reporter Richard Hiault, dans son article pour les Echos.

La politique fiscale sous Napoléon

Aux lendemains du coup d’Etat du 18 brumaire, en 1799, les caisses de l’État sont quasi vides. C’est là que Napoléon va mettre en places deux stratégies pour augmenter les revenus de l’État. La première consiste d’abord à réorganiser des réseaux d’imposition au sein du pays. Les contributions directes (29 % du total des recettes), essentiellement issues des taxes foncières, mais aussi le rétablissement des impôts indirects supprimés à la Révolution (taxes sur le tabac, les boissons et… le sel) vont rapidement permettre de renflouer les caisses de l’Etat.

La seconde stratégie est, sans surprise, le prélèvement sur les territoires annexés. Napoléon recourt au tribut imposé aux pays vaincus. Au total, les dommages de guerre prélevés par l’Empire grâce à cette politique s’élèveront à 1,5 milliard de francs entre 1805 et 1814.

L’agriculture comme fer de lance

 « D’abord l’agriculture, puis l’industrie, c’est-à-dire les manufactures ; enfin le commerce qui ne doit être que la surabondance des deux premiers.» déclare Napoléon Ier en 1816. Mais dans certaines régions françaises, telles que le bordelais, une forme de désindustrialisation a lieu, selon l’historien François Crouzet. Car des événements tels que la perte du port de Saint-Domingue et la montée en puissance du Royaume-Uni -qui gagne de plus en plus de part de marchés à l’international- contraignent la France à une re-spécialisation dans l’agriculture. Ce qui creuse un peu plus le fossé industriel entre la France et le Royaume-Uni.

En effet, l’hexagone est fortement touché par le Blocus continental mis en place par Napoléon. Le système, dont le but était d’interdire l’accès au continent européen de tout produit de manufactures anglaises, a finalement pour conséquence de ralentir les approvisionnements de la France et pèse ainsi sur son développement. « En fin de compte, le Blocus continental ne fut qu’une illusion. Il a paradoxalement accéléré la mondialisation du commerce britannique, obligé de se tourner vers d’autres débouchés. De plus, au fil des années, les dérogations impériales accordées pour commercer avec l’Angleterre sur certains produits et les effets de la contrebande ont rendu le système poreux. Tant et si bien qu’en 1813 l’Angleterre absorbe 17 % des exportations françaises. » explique Richard Hiault.

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