« La marque employeur va devenir la marque commerciale des entreprises » Olivier de La Chevasnerie, président de Réseau Entreprendre.

« La marque employeur va devenir la marque commerciale des entreprises » Olivier de La Chevasnerie, président de Réseau Entreprendre.

Publié le 25 novembre 2021

Dans cette interview, Olivier de La Chevasnerie, président du Réseau Entreprendre revient sur les nouveaux enjeux auxquels font face les chefs d’entreprise.

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Quelles sont les particularités du Reseau Entreprendre ? Quels avantages pour les entrepreneurs qui le rejoignent ?

Le Réseau entreprendre est un réseau d’entrepreneurs bénévoles qui accompagnent des entrepreneurs qui reprennent ou qui créent leur société dans les trois premières années. Nous leur offrons trois types d’accompagnements.

A commencer par un mentoring individuel par un chef d’entreprise dans le même secteur d’activité, mais dont l’entreprise est arrivée à maturité et avec lequel il peut partager une fois par mois ses doutes, ses questions … Nous proposons également un accompagnement collectif à travers lequel on regroupe une dizaine de lauréats une fois par mois pour confronter leurs opinions et expériences (formation, recrutement, juridique…) avec l’intervention d’un expert. Et enfin, un accompagnement financier de 30 000 euros en moyenne qui a un effet de levier très important auprès des banques

Réseau entrepreneurs regroupe 15 000 entrepreneurs dans 10 pays différents. Mais ces derniers doivent tout d’abord être des créateurs d’emplois. Nous accompagnons en moyenne la création de 30 000 emplois directs par an. A noter également que les créateurs d’entreprise qu’on accompagne ont 90% de chance de réussir à 5 ans. Nous doublons quasiment les chances des entrepreneurs que l’on accompagne.

A l’heure où l’on sort peu à peu de la crise, quels retours vous font les entrepreneurs ?

 80% des entrepreneurs sont optimistes quant à la reprise des activités. Leur endettement est certes plus important qu’en 2019 à cause du PGE ou encore du chômage partiel mais il faut que leur capacité de désendettement soit plus importante qu’en 2019.

Pour 20% des chefs d’entreprise, la situation est tout autre. Ces derniers étaient déjà en difficulté en 2019 et ont pu bénéficier d’un report d’échéance de crédits mais ces derniers se retrouvent aujourd’hui plombés par le remboursement du PGE.

 Quelles conséquences a eu la crise sur leurs activités ?

On devrait tous se dire que l’on est heureux que ce soit reparti, mais nous n’avons pas le sourire. En effet, cette crise a révélé un vrai problème social qui se traduit par un épuisement des fonctions support qui ont beaucoup travaillé durant la période de pandémie pour pallier les problèmes que l’on a tous connus. Ces dernières doivent faire face aujourd’hui à une croissante très violente, qui avoisine pour certains les 20%. Aujourd’hui, il faut prendre soin d’eux. Geoffroy Roux de Bezieux du Medef est d’ailleurs intervenu pour demander de lâcher du lest sur les salaires ; et c’est clair qu’on va le faire. Au moins pour les augmenter à l’aune de l’inflation.

Le deuxième sujet concerne le recrutement. La demande est très forte aujourd’hui mais on s’est rendu compte qu’après tous ces moments d’incertitudes, nombreux sont ceux qui ont préféré rester dans leur boite

Est-ce que ces problèmes de recrutement n’émanent pas d’un vrai changement de paradigme sur les attentes des collaborateurs qui sont plus en quête de sens ?

 En effet, et les PME sont bien obligées de s’en rendre compte. Aujourd’hui, on ne peut pas diriger une entreprise sans prendre en compte sa chaîne de valeur ou encore le bien-être du collaborateur.

Avant, la seule condition pour faire partie du Réseau Entreprendre était d’être créateur d’emploi, aujourd’hui il faut que les entreprises aient un véritable projet social. De toute façon, il est devenu presque impossible pour une entreprise d’exister sans valeurs RSE très ancrées.

De quelles inquiétudes vous font part les chefs d’entreprise du Réseau Entreprendre ?

 Bizarrement l’inquiétude ne porte pas forcément sur la croissance économique, on a compris qu’on en avait pour deux, trois ans.

L’inquiétude porte plus dans la capacité à trouver les bonnes personnes, à les intégrer et surtout à les garder en répondant à leurs attentes. L’enjeu aujourd’hui est la capacité des entrepreneurs à se mettre au diapason de ces demandes. La marque employeur va devenir la marque commerciale des entreprises. Je peux avoir un super produit ou usine mais si ma marque employeur ne suit pas, ça ne sert à rien.

Quelles sont les attentes envers les pouvoirs publics ?

La demande de Réseau Entreprise réseaux est simple, c’est que les pouvoirs publics comprennent que les réseaux d’accompagnement sont essentiels à la pérennité des entreprises. Un entrepreneur qui se lance seul a deux fois moins de chance de réussir et les pouvoirs publics qui mettent de l’argent dans l’aide aux entreprises doivent comprendre que leur investissement est deux fois plus sécurisé au sein d’un réseau d’entrepreneurs.

En ce qui concerne les entreprises de manière générale, les attentes concernent plus les conditions environnementales nécessaires à l’évolution de leur activité, notamment dans les territoires. Il faut trouver un moyen de pallier les déserts numériques et créer les infrastructures dont on a besoin pour venir s’installer dans les territoires. A l’heure où les métropoles sont surpeuplées, le sujet des territoires oubliés est un sujet politique majeur.

 

 

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