A quoi pense Vladimir Poutine ? Cette question tourne en boucle depuis des mois sur les chaînes d’information. Et chacun d’essayer de livrer son analyse, plus ou moins fondée, plus ou moins solide. Le président de la Fédération de Russie est devenu un objet d’étude à part entière. Les étals de librairie en sont le reflet. Au programme aujourd’hui, deux livres, un roman et une BD pour essayer de percer ce mystère insondable : que se passe-t-il dans la tête de Vladimir Poutine ?
On commence avec Le mage du Kremlin, de Guliano da Empoli publié aux éditions Gallimard. L’histoire en deux mots : L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre…
C’est donc un roman confession, une longe nuit de veille au coin du feu. C’est surtout une atmosphère, un trouble. Au delà de l’écriture impeccable, Guliano da Empoli met en scène un personnage complexe, ambivalent. Ni blanc, ni noir. Le tout est aussi crépusculaire que brillant, dérangeant aussi. Rappelons que le livre a été écrit avant l’invasion de l’Ukraine, ce qui renforce ce sentiment aussi lourd qu’inéluctable de fuite en avant.
Le deuxième livre s’intitule tout simplement Poutine, c’est une BD biographique de Darryl Cunningham publiée aux éditions Delcourt. L’approche est aussi simple qu’efficace, on découvre Vladimir Poutine à sa naissance dans un Leningrad en ruines, pour le laisser à l’aube de l’invasion de l’Ukraine. Entre les deux, toutes les dates importantes de la biographie du personnage y passe, méthodiquement. C’est une BD en forme de livre d’histoire, habilement présentée et qui offre une porte d’entrée singulière pour se familiariser avec son personnage. Pas de révélation fracassante, pas de sur-interprétation mais un déroulé solide, bien mené, que ce soit dans le texte ou l’illustration. De quoi percer (un peu) le mystère Poutine.
