[A lire] J’écris l’Iliade

[A lire] J’écris l’Iliade

Publié le 4 avril 2025

Sur la quatrième de couverture, assez discrètement et sans effet d’emphase il est écrit : « Aujourd’hui tenu pour l’un des plus grands écrivains français, Pierre Michon est né en 1945 ». L’affirmation ne laisse pas de place au doute. C’est que l’œuvre construit par Michon depuis Les Vies Minuscules parle comme une forme d’évidence. Michon n’est pas un auteur parmi d’autres, Michon n’est pas neutre.  Son dernier récit, J’écris l’Iliade publié aux éditions Gallimard, s’il peut par certains points dérouter, justifie à nouveau le statut singulier de l’auteur.

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Avec J’écris l’Iliade, Pierre Michon se confronte à l’un des textes les plus célèbres de la littérature, et à son auteur, Homère, figure insaisissable, célèbre et anonyme. Le livre déroute, fait de récits imbriqués, qui se croisent et s’éloignent en permanence, qui tissent entre eux des liens et des parallèles pour les renier aussi tôt, J’écris l’Iliade n’est pas un livre confortable ou rassurant. C’est un livre d’excès, ou l’érotisme (pour parler pudiquement) est porté au pinacle.

On retrouve donc tour à tour un Homère fantasmé, le vrai Michon, le faux Michon, mais toujours l’œuvre à venir, l’œuvre en construction comme fil rouge. Michon interroge et, d’une certaine façon documente, le processus créatif derrière  l’œuvre, offre un regard intime sur la manière dont l’écrivain crée. Il ne revisite pas l’Iliade ; il plonge dans l’imaginaire de l’œuvre, interrogeant le rôle et la vanité de l’écrivain.

Bref (puisque c’est de coutume en ce moment) un livre à part d’un écrivain hors norme.

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