Le succès dans les affaires ne tombe pas uniquement sur les jeunes talents. C’est même le contraire, il faut souvent plusieurs décennies d’un travail acharné pour toucher le Graal.
Facebook, Tumblr, Snapchat ou encore Twitter. Toutes ces entreprises ont permis à leurs fondateurs de devenir millionnaires, voire milliardaires, avant d’avoir 40 ans. Des cas exceptionnels qui ne doivent pas cependant occulter ce fait : le succès ne s’offre qu’à ceux qui n’abandonnent jamais. Panorama de ces entrepreneurs qui ont dû batailler pendant des années avant d’atteindre le sommet.
AXA – Claude Bébéar
La création d’Axa, premier groupe d’assurance française reste le chef-d’œuvre majeur de cet ancien Polytechnicien. Une performance réalisée grâce à son audace, mais aussi à sa connaissance profonde du marché des assurances accumulée au fil des années.
Après être entré aux Anciennes Mutuelles en 1955, il en prend la direction générale vingt ans après et la renomme en Mutuelles Unies. Les craintes de nationalisation par la gauche dans les années 80 amènent Claude Bébéar à prendre la présidence du Groupe Druot.
Il fusionne les différentes structures qui deviennent en 1985 le groupe Axa. À 50 ans, il est à la tête du plus grand groupe français d’assurances. Il finira par absorber UAP, son grand concurrent de toujours en 1996.
KFC – Harland David Sanders
Le Colonel Sander n’était pas quelqu’un de facile. Et pour cause, la mort de son père lui rend le monde insupportable. Il se dispute avec tout le monde : son beau-père, ses collègues, fournisseurs. Il est même arrivé à se bagarrer avec un de ses clients au tribunal… alors qu’il est son avocat.
Deux choses le sauvent : sa volonté de ne jamais abandonner et ses recettes pour cuisiner le poulet. À tel point qu’il devient populaire dans la région. Il profite de la grande dépression en 1930 pour transformer la station-service où il travaille en restaurant de 140 places.
La réputation du restaurant grandit jusqu’en 1952 où il franchise pour la première fois son « Kentucky Fried Chicken ». Il a 62 ans. Aujourd’hui, la marque est présente dans près de 120 pays.
Gaston Gallimard – Editions Gallimard
Difficile de croire que Gaston Gallimard ait pu être entrepreneur. Fils d’un rentier proche des artistes parisiens, Gaston semble emprunter le même choix de vie. Il rencontre entre autres Marcel Proust et André Gide. Des connaissances qui vont l’amener à prendre la gérance d’un comptoir d’édition de la Nouvelle Revue française.
Apeuré à l’idée de faire la guerre, Gaston Gallimard fuit l’essentiel de la guerre de 14-18. Après deux séjours aux États-Unis, il décide de monter sa propre société d’édition : les librairies Gallimard.
Face à la fébrilité éternelle du secteur de l’édition, Gallimard contribue à la création de certains titres comme Voilà, Marianne ou Détectives. Ce dernier titre sera le premier succès commercial de Gaston Gallimard. Il a 47 ans et cela fait dix ans qu’il est à la tête de ses éditions.
Peu à peu, il devient incontournable dans le monde de l’édition. Seule la maison Grasset lui fait de l’ombre. Mais la condamnation de son dirigeant, Bernard Grasset, à cause de son comportement pendant l’occupation lui laisse toute la place de Paris. Autrement dit, la France.
À 70 ans, Gaston Gallimard est devenu intouchable.
Reid Hoffman – Linkedin
Non, le fondateur de Linkedin n’est pas né au milieu des années 80. À la différence des jeunes créateurs d’entreprises qui se lancent avec une pointe d’inconscience, Reid Hoffman a un plan précis pour acquérir les compétences nécessaires avant de lancer sa propre structure.
Il apprend l’expérience utilisateur au sein d’Apple, avant de parfaire ses connaissances en matière de gestion de projet chez Fujitsu. À 30 ans, il lance sa première société SocialNet, un site de rencontres. Il communique à travers des magazines et des brochures de presse, mais l’alchimie ne prend pas avec le grand public.
Il rejoint PayPal, dont il est le vice-président et gère les relations extérieures. Mais Reid Hoffman veut être au gouvernail. Il quitte la société pour créer Linkedin en 2003. Il a 35 ans. Il faudra cependant attendre 8 ans avant que le grand public ne connaisse son nom.
Il a aujourd’hui 47 ans, mais la vie ne fait que commencer pour cet entrepreneur.
Amancio Ortega Gaona – Zara
En dehors des initiés, Amancio Ortega Gaona reste un inconnu. Il est pourtant la 3e fortune mondiale, loin devant les Bernard Arnault et Liliane Bettancourt.
Ce fils de cheminot a arrêté d’aller à l’école à 13 ans. Mais le jeune Amancio a de la suite dans les idées. D’abord coursier dans un magasin de textiles, il apprend ensuite à vendre des chemises. Il s’essaie à la fabrication et la vente de robes de chambre, mais l’essai n’est pas concluant.
C’est le succès commercial d’un pull en shetland, vendu à des étudiants de Saint-Jacques de Compostelle, qui le convainc de lancer son premier magasin. Il a 39 ans et l’Espagne sort à peine de l’ère Franco.
Cinq ans plus tard, il possède déjà cinq magasins et bientôt une centaine. Aujourd’hui, 1800 enseignes Zara sont disséminées dans le monde. Son secret ? Intégrer à un prix accessible des vêtements très proches de ceux imaginés par les grandes maisons de mode.
Un sacré renard ce Amancio, comme tous ces autres entrepreneurs.
Tancrède Blondé
