Création d’entreprises : les entrepreneurs préviennent Arnaud Montebourg

Création d’entreprises : les entrepreneurs préviennent Arnaud Montebourg

Publié le 5 novembre 2014

 
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Après sa formation à l’INSEAD, Arnaud Montebourg va démarrer une carrière d’entrepreneur. Une nouvelle vie qui n’est pas de tout repos préviennent ses collègues.
« Diriger une boîte, c’est un vrai métier ». Arnaud Montebourg ne croit pas si bien dire. Éjecté manu militari du gouvernement, l’ancien ministre du Redressement productif a décidé de mettre entre parenthèses sa carrière politique pour démarrer une entreprise d’imagerie médicale. Une nouvelle vie qui va l’amener à se confronter aux petits tracas de la vie de chef d’entreprise.
Remplis d’amour pour leur prochain, certains entrepreneurs ont néanmoins voulu prévenir l’ancien homme fort de Bercy. « Il va très vite s’apercevoir que personne ne l’attend », explique Dominique Fonfrède, fondateur de Recépieux, entreprise spécialisée dans le recépage de fondation profonde. D’ailleurs, prévient-il : « la langue de bois, ça ne fonctionne pas ici ». Seuls les résultats comptent, prévient l’entrepreneur.

L’URSSAF, ce « cher » ami

Encore  faut-il maintenir un certain niveau de trésorerie. Ce qui n’est pas toujours simple quand on lance sa propre entreprise. Alexandre Paepegaey, étudiant entrepreneur et cofondateur de Privateaser raconte : « Dans une structure de type SAS, les fondateurs sont assimilés à des salariés. Ce qui nous oblige à payer des charges, alors qu’on est loin de pouvoir se payer un SMIC ». Un cas de figure que ne devrait pas rencontrer Arnaud Montebourg.
En revanche, son entreprise d’imagerie médicale va, à coup, sûr, l’obliger à recruter des profils qualifiés, « sans avoir forcément le chiffre d’affaires », précise Dominique Fonfrède. « Vous allez avoir le plaisir de vous frotter à l’URSSAF et aussi à toutes les autres caisses ». Des heures à passer au téléphone pour rectifier, quémander, échelonner des sommes qui sont calculées de façon plus ou moins « obscure ». Quoi qu’il en soit une aventure enrichissante et pleine de rebondissements.

Vivre l’insécurité juridique

Et puis, il y a les lois et les amendements sur la fiscalité. Des « petites » augmentations, fluctuantes au gré des majorités et des vents politiques. Dernière en date, la taxe sur les dividendes, assujettissant les dividendes des chefs d’entreprises aux cotisations sociales. Une « anomalie » retirée depuis par Michel Sapin, mais qui n’a pas manqué d’échauder les petits dirigeants de TPE et PME.
Oui, Arnaud Montebourg va vivre les tracasseries que rencontrent des millions d’entrepreneurs. Mais qu’il se rassure néanmoins, la vie de dirigeant vaut la peine d’être vécue. À la différence de la politique, les résultats sont immédiats et concrets.

Tancrède Blondé

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