Bac de philo : le point de vue d’un économiste

Bac de philo : le point de vue d’un économiste

Publié le 19 juin 2012

Au lendemain de l’épreuve de philosophie du Baccalauréat, Jean-Marc Daniel donne sa vision d’économiste au micro de BFM.
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« Que gagne-t-on en travaillant ? » et « travailler, est-ce seulement être utile ? ». Deux sujets de philosophie à fortes consonances économiques et sociales. Les bacheliers ont dû être ravi. Mais que dirait un économiste ? Car, si la philosophie politique existe depuis la nuit des temps, la pensée économique a également eu le temps de disserter sur le sujet.
Ne serait-ce que par le principe d’hédonisme formulé par Adam Smith que Jean-Marc Daniel résume par « obtenir le maximum en fournissant le minimum »  rappelle Jean-Marc Daniel, professeur à l’ESCP. Un axiome qui marche pour tout le monde, selon le professeur. Eh oui, que ce soit le patron ou le salarié, « personne ne travaille pour le plaisir ».

 Gagner  « l’estime des dieux »

« Le travail peut vous amener des revenus mais également des revenus différés » comme les retraites explique Jean-Marc Daniel. Et quand on accumule assez de capital, cela peut vous amener à vous offrir un terrain. Mais attention, pas pour être rentier. Le droit de propriété est fondé sur le travail, dans la philosophie économique des libéraux. Autrement dit, pas de « droit de propriété » si c’est pour laisser le terrain en jachère. Ça marche aussi pour les sites industriels.
Ce qui amène au deuxième sujet : l’utilité. Un concept qui, encore aujourd’hui, a du mal à être cerné et qui évolue au fil du temps. À l’époque de la Grèce antique, « quand on travaille, on gagne l’estime des Dieux » estime Hésiode, poète du 8ème siècle avant Jésus-Christ. Argument qui, il est vrai, a perdu de son charme au 21ème siècle.

« Le travail, c’est un mode de partage de la vie »

Pour Saint Paul, véritable théoricien du christianisme, le travail est essentiel « car celui qui ne travaille pas, ne mange pas ». Jean-Marc Daniel rappelle d’ailleurs que « le travail, c’est le moyen d’accéder à la communauté des chrétiens qu’est la table.
Mais est-ce toujours pertinent aujourd’hui, à l’heure de la société déchristianisée et de la surproduction structurelle ?  Oui, selon le professeur, mais pas pour les mêmes finalités. Aujourd’hui, le travail est « un moyen d’assurer un statut social ». L’Homme est un animal social. Or « le travail, c’est un mode de partage de la vie ».
Des paroles que ne contrediraient pas, encore une fois, l’entrepreneur qui est en chacun de nous.

Tancrède Blondé

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