Débat 2012 : très tendu et très technique

Débat 2012 : très tendu et très technique

Publié le 3 mai 2012

Chômage, fiscalité, compétitivité, dette, la confrontation entre François Hollande et Nicolas Sarkozy sur le plan économique a été le théâtre d’une bataille rude, tant sur le projet que sur les chiffres qui n’ont mis personne d’accord. Widoobiz fait le point.
« Je ne distingue pas le vrai travail du faux » François Hollande a été tout de suite attaqué lors du début de ce débat face à Nicolas Sarkozy. Le candidat socialiste a également fortement appuyé sur les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy à propos du plein emploi. Le tout en faisant observer à son adversaire que « le chômage a plus augmenté en France qu’en Allemagne ». Ce à quoi Nicolas Sarkozy a répondu que l’Allemagne n’avait pas eu les 35 heures et il a tenté d’imposer sa perspective en comparant l’augmentation du chômage en France avec celui de la Grèce, l’Italie, les États-Unis, et l’Espagne. Dernier exemple qu’il agitera d’ailleurs à de nombreuses reprises tout au long du débat.
Mr Hollande a ensuite redonné ses propositions pour dynamiser la croissance et l’emploi au cours des cinq prochaines années. Le contrat de génération, qui exonère de charges sociales un jeune embauché pour un senior gardé, a fait l’objet d’une attention particulière. « Ça réconcilie les âges et les générations » juge même le candidat socialiste. Une idée à laquelle ne croit pas Mr Sarkozy. Pour lui, mieux vaut « mobiliser l’argent pour ceux qui n’ont pas d’emplois que pour ceux qui en ont [les seniors ndlr] » réplique-t-il. Il reprend d’ailleurs par la suite à son compte une critique de Mme Aubry qui explique que ce contrat « va créer des effets d’aubaines ».

 Hollande : « Votre déficit du commerce extérieur est structurel »

Sur la compétitivité, Nicolas Sarkozy a beaucoup insisté sur la nécessité « d’alléger le coût du travail ». Raison pour laquelle, il a voulu la « TVA antidélocalisation » qui « sera supportée en partie par les importations ». François Hollande privilégie davantage dans son discours l’innovation, notamment par la création d’une grande banque publique d’investissement. « Formidable, elle existe déjà » tance d’ailleurs le candidat-président, en citant Oséo. François Hollande continue néanmoins, et rappelle sa volonté de créer un outil d’épargne des ménages destiné au financement des PME.
Et comme la meilleure défense reste l’attaque, Mr Hollande a continué d’assaillir son adversaire sur son bilan : « Votre déficit du commerce extérieur est structurel » accuse-il. « C’est de votre responsabilité ». Autrement dit, pas du fait de la crise. Ce que conteste Mr Sarkozy. Pour lui, les « 63 milliards d’euros [sur les 69 ??] sont dus aux énergies fossiles » deux tiers de cette détérioration sont imputables à la hausse spectaculaire du coût des énergies fossiles. S’en est suivi une cacophonie pendant quelques minutes sur l’énergie nucléaire, où les candidats s’invectivaient sans s’écouter.

 Sarkozy veut « faire confiance »

Mr Hollande s’égare en revanche un peu sur le Smic qu’il souhaiterait indexé à priori sur la croissance. Ce qui serait déjà le cas. François Hollande veut également bloquer pendant trois mois le prix de l’essence avec une TIPP flottante. Une idée que Nicolas Sarkozy abandonne très rapidement : « Deux centimes de moins sur l’essence, c’est un milliard d’euros de déficit en plus. Est-ce que cela vaut la peine ? » demande-t-il.
Enfin, sur les accords compétitivité emplois proposés par Nicolas Sarkozy, qui est revenu plusieurs fois dans ce premier tiers de débat dédié à l’économie, François Hollande estime « qu’il n’y aura plus de durée légal de travail » donc plus d’heures supplémentaires. Le candidat-président, lui, appelle cela « faire confiance ».
Autant dire qu’en quoi que ce soit, aucun volet de la partie économique du débat n’aura fait le consensus. Ils doivent bien pourtant exister…

Tancrède Blondé

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