Findus, Cahuzac : un simple problème de communication ?

Findus, Cahuzac : un simple problème de communication ?

Publié le 25 mars 2013

Depuis quelque temps, les grands « scandales » ne portent plus sur des points de légalité ou de morale, mais sur le parjure.

La crise la plus profonde en France n’est ni économique, ni sociale, ni religieuse, mais fiduciaire. Il ne s’agit pas (uniquement…) de la monnaie fiduciaire, mais de son acception latine première : fidus, la confiance.
Pour le cas Findus, il y a eu tromperie sur la marchandise, du cheval remplaçant du boeuf. Mais, ce qui a sauvé médiatiquement Findus (même si la passade économique est toujours fragile) c’est la transparence dont a fait preuve l’entreprise. En effet, c’est elle qui a fait des analyses sur ce que lui fournissaient ses sous-traitants et qui a introduit Spanghero dans la mêlée. Contrairement à ses fondateurs, elle ne s’en est pas sorti uniquement avec un gnon à l’arcade sourcilière. Quand Findus péchait par ignorance, Spanghero est accusée de mentir.  De parjure.
Pour le cas Cahuzac, je parle du « cas », mais pas de la personne, car le travail judiciaire est en cours et nous préserverons la présomption d’innocence, il semblerait que l’intéressé a possédé un compte en suisse. Où est le problème ? Depuis quand cela est-il illégal ? Le problème, si tel est le cas, que ce soit pour lui ou son fils qui a étudié là-bas, c’est qu’il a soutenu ces derniers mois que c’était faux. Si cela s’avère être le cas finalement, comme il n’y a rien d’illégal dans cette détention, ce qui restera sera le parjure.

« Non je n’ai pas de compte en Suisse et oui je le regrette »

Aussi, ce qui crée le scandale ne sont plus les faits, mais de mentir pour cacher leur existence. Les Américains sont tellement attachés au parjure que le Président Clinton en a fait les frais et qu’ils ont créé une série télévisée sur ce thème : « Lie to me ». D’ailleurs, la première règle en gestion de crise est de dire toute la vérité, rien que la vérité. Sauf en période électorale ?
Pour finir, charité bien ordonnée… : oui j’aime le magret de canard, non je n’ai pas encore 30 ans, oui j’ai déjà mangé du cheval en connaissance de cause, oui j’ai déjà volé (un critérium dans une librairie pour voir quand j’étais ado), oui j’ai déjà fumé une fois du cannabis, non je n’ai pas recommencé, oui je suis franc-maçon, non je ne suis pas soumis à l’ISF, non je n’ai pas de compte en suisse et oui je le regrette.

Julien Rittener

Dirigeant de Five Conseil

Vous aimerez aussi

0 commentaires

Laisser un commentaire