Henry Ford : sa vision de l'entrepreneur idéal

Henry Ford : sa vision de l'entrepreneur idéal

Publié le 14 octobre 2013

Si tout le monde connaît Henry Ford pour avoir révolutionné l’organisation de la production industrielle automobile, peu ont entendu sa vision de l’entrepreneur.

Henry Ford reste une légende de l'entrepreneuriat

Henry Ford reste une légende de l’entrepreneuriat


« Les gens peuvent choisir n’importe quelle couleur pour la Ford T du moment que c’est noir ». Peu connu pour son humour, le créateur de la marque automobile éponyme a été le premier à rationaliser à ce point la production de ses Ford T. Ce qui lui a permis de produire davantage, mais également de réduire ses coûts. Une révolution que les lycéens apprennent encore aujourd’hui en science économique et sociale.
Pourtant, plus que la décomposition du travail à la chaîne, il y aurait bien d’autres choses à apprendre de l’entrepreneur.

« La négation de l’idée industrielle est la spéculation »

Si son modèle économique de production d’un seul et unique modèle a pu tout rafler dans les années 20, Henry Ford n’en a pas moins attendu de longues années avant d’atteindre le succès commercial.
Pour l’entrepreneur, le succès industriel se construit sur le long terme.
Autant dire que la crise de 1929 lui a donné raison.

« Échouer, c’est la possibilité de recommencer de manière plus intelligente »

À l’instar de tous les entrepreneurs qui ont réussi, Henry Ford a su faire preuve d’obstination.
Avant de lancer la société Ford & Malcomson, Ltd, Henry a démarré la Henry Ford Company. Il remporte un succès d’estime énorme après avoir gagné une course automobile devant le pilote le plus connu de l’époque.
Mais la lune de miel est de courte durée. En effet, les actionnaires voulant surfer sur la nouvelle renommée de son dirigeant poussent Henry Ford à commercialiser le modèle le plus vite possible. Ce que Ford refuse. Pour lui, la voiture n’est pas encore prête.
Résultat, Henry quitte la Henry Ford Company qui deviendra la Cadillac Automobile Company.

« La plus haute finalité de la richesse n’est pas de faire de l’argent, mais de faire que l’argent améliore la vie »

À l’avant-garde du welfare capitalism (capitalisme du bien-être), Henry Ford n’a pas hésité à augmenter plusieurs fois ses ouvriers. En 1914, il double le salaire journalier de 2,34 dollars à 5 dollars par jour.
Loin d’être une mesure de charité, ces augmentations lui permettent de réduire les coûts de production. En effet, dans un système de travail à la chaîne, les tâches sont extrêmement pénibles. Ce qui produit un fort taux d’absentéisme. Avec de meilleurs salaires, il améliore la productivité et la condition de vie de ses collaborateurs en dehors des heures de travail.
Une philosophie qu’il n’a apparemment pas voulu poursuivre. Après plusieurs augmentations, Henry Ford bloque les salaires et refuse toute syndicalisation, quitte à employer la force.

« Se réunir est un début; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite »

Pendant longtemps, l’entrepreneur s’est distingué par la volonté de faire travailler tout le monde en équipe. Et, dans le principe, le dirigeant ne peut avoir que raison.
Malheureusement, entre les paroles et les actes, le fossé s’est peu à peu creusé. Il utilise des policiers armés pour faire régner la « paix » au sein de ses usines. Il refuse également de coopérer avec l’administration Roosevelt qui met à jour le code de la concurrence.
Au fil des années, Henry Ford s’enferme de plus en plus dans ses bureaux.

« L’enthousiasme est à la base de tout progrès »

À croire qu’il ne l’avait plus à la fin de sa carrière professionnelle. À la mort de son fils Edsel en 1943, Henry Ford décide de reprendre du service. Lui qui a déjà vécu plusieurs accidents vasculaires cérébraux ne dispose en réalité plus des capacités mentales nécessaires à la direction d’une entreprise de la taille de Ford.
À cette période, la société commence d’ailleurs à perdre 10 millions de dollars. Heureusement, le « comeback » ne dure que deux ans. Il laisse la présidence de l’entreprise à son petit-fils, Henry Ford II en 1945.
Comme quoi personne, ni même un inventeur de génie, n’est irremplaçable.

 Tancrède Blondé

Vous aimerez aussi

0 commentaires

Laisser un commentaire