Le crédit disparaît au contact de la crise

Le crédit disparaît au contact de la crise

Publié le 13 février 2012

Ça se précise ! Même si le risque de crise systémique s’éloigne grâce à l’intervention de la Banque centrale européenne sur les marchés, l’association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) annonce bien une prochaine contraction du crédit et donc de l’économie.

Investissement dans le renouvellement de l’appareil productif, financement de la croissance externe ou d’une stratégie Export: aucun de tous ces sujets ne peut démarrer sans l’obtention d’un crédit. Or, à en croire les trésoriers d’entreprise réunis le 9 février pour débattre de l’impact de la crise sur le financement des entreprises, le crédit fuira les investisseurs en 2012. Pierre Sabatier, président du cabinet PrimeView prévient même que « les entreprises dont le chiffre d’affaires subit une pression du fait de la baisse de la consommation des ménages vont avoir du mal à se financer cette année ».

D’autant qu’avec les règles prudentielles de Bâle III pour le secteur bancaire européen, les entreprises doivent désormais détenir un ratio de fonds propres de 9% pour espérer obtenir un crédit. À cela s’ajoute, les propres difficultés des banques à se financer sur le marché. « Bâle III oriente l’économie européenne vers le modèle américain, dans lequel prédomine le financement par le marché, ce qui ne s’improvise pas » explique Pierre de Lauzun, directeur général adjoint de la Fédération bancaire française (FBF). Le comble !

L’hiver 2012 sera long…

Résultat, les entreprises cherchent le crédit comme on tente de trouver du pétrole avec un bâton de sourcier. Et pendant ce temps là, les entreprises doivent continuer à tourner et, si possible, se développer. Trésorière et responsable des financements du groupe Accueil, PME qui a réalisé 500 millions de chiffres d’affaires en 2011, Nathalie Poisson raconte les difficultés à obtenir 17 millions d’euros pour une opération de croissance externe dans l’édition informatique: « Le financement a été bouclé en trois semaines dans de bonnes conditions bancaires. En revanche pour notre activité dans l’immobilier la mise en place d’une garantie financière d’achèvement a pris deux fois plus de temps que prévu ».

Si pour une PME de cette taille le crédit se fait déjà désirer, qu’en sera-t-il pour les plus petites structures. Comme nous le fait ressentir chaque jour la météo, l’hiver 2012 sera long…

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