Le social business : un enjeu mondial

Le social business : un enjeu mondial

Publié le 11 février 2014

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Comment se définit un social business? Quels en sont les principaux acteurs, notamment en France et quels sont les impacts ? Voici tout ce qu’il faut savoir.
La vocation entrepreneuriale est indépendante du capitalisme, telle est l’idée prédominante chez Muhammad Yunus, le créateur du micro-crédit au Bangladesh et dans les pays émergents. Son modèle de social business, ou entreprise sociale, connaît un véritable succès mondial, à tel point qu’il a déclaré, lors du dernier Forum de Davos, être prêt à s’engager en Europe dans la bataille contre le chômage des jeunes.

Le social business par Muhammad Yunus

« Pour construire une paix durable, nous devons permettre aux gens de mener une vie décente ». Tels sont les propos émis par Muhammad Yunus lors de la remise de son Prix Nobel de la Paix en 2006. En 1974,professeur d’économie à l’université, Muhammad Yunus est interpellé par la pauvreté qui prédomine dans son pays. Il décide d’aider 27 personnes en prêtant à chacune 1 dollar, sans intérêt, dans le but de leur accorder une indépendance financière et de les aider à créer leur propre entreprise.
Cette mise de 27 dollars se transforme ensuite en banque de prêt, la Grameen bank (ou Banque des pauvres), dont le modèle a été dupliqué partout dans le monde.

Les 7 principes du Social Business selon Muhammad Yunus

1/ l’objectif de l’entreprise sociale consiste à lutter contre la pauvreté ou à répondre à un ou plusieurs problèmes qui menacent les individus et la société (éducation, santé, accès aux technologies, environnement)
2/ l’entreprise est autonome financièrement
3/ aucun dividende ne sera versé aux investisseurs
4/ les profits réalisés seront réinvestis dans le développement et l’optimisation des processus industriels
5/ l’entreprise sera respectueuse de l’environnement
6/ les employés seront payés au prix du marché, mais avec de meilleures conditions de travail
7/ le travail est effectué dans la joie car il apporte une réelle satisfaction
Le développement du Social Business passe par 2 structures créées par Muhammad Yunus :
le Centre Yunus, au Bangladesh, qui centralise les informations relatives au social business et à sa mise en œuvre
le Grameen Creative Lab, géré depuis l’Allemagne (Wiesbaden) par Hans Reitz, qui sert d’incubateur pour les projets de social business.
L’entreprise sociale est ainsi à la croisée de l’initiative privée et de l’intérêt collectif, elle contribue à une cohésion sociale et à la création d’emplois significative.

Les acteurs du social business en France

Associations, fondations, réseaux d’entrepreneurs sociaux, organisations de soutien, la liste des acteurs est très longue. C’est pourquoi je ne citerai ici que quelques exemples :
– l’ADIE. Association reconnue d’utilité publique, qui aide les personnes en difficulté à créer leur entreprise par le micro-crédit.
Ashoka, est le 1er réseau mondial d’entrepreneurs sociaux. En 2013, Ashoka a soutenu 52 projets innovants en France, Belgique et Suisse.
– La Fondation Entrepreneurs de la Cité. Créée en 2006, elle a été la première organisation en France à lancer le principe de micro-assurance aux créateurs d’entreprise modestes. En décembre dernier, elle remettait un trophée à 4 micro-entrepreneurs qui se sont lancés dans l’aventure entrepreneuriale avec un engagement et une persévérance qui forcent le respect.
– le Groupe SOS, a pour objectif de mettre en place des activités de lutte contre l’exclusion, en partenariat avec les institutions publiques et privées. Elle est le regroupement de 3 associations : Prévention et Soin des Addictions, Habitat et Soins et Insertion et Alternatives. Son Président fondateur, Jean-Marc BORELLO, a un parcours d’entrepreneur très intéressant.
– Le Mouves (Mouvement des Entrepreneurs Sociaux), l’Avise (agence de valorisation des initiatives socio-économiques), font également partie des acteurs importants de l’entrepreneuriat social en France.
– Les sites de financement participatif (crowdfunding) sont de plus en plus dynamiques et permettent à chacun de prendre part à des projets sociaux en fonction de ses propres moyens. Parmi eux : Babyloan.fr ou tousnoprojets.fr, soutenu par BPI France.

Une nouvelle économie pour une nouvelle société ?

Muhammad Yunus a enclenché des changements économiques et sociaux. Les grandes entreprises comme Danone ou Veolia ont déjà mis en place des joint ventures, en lien avec la Grameen Bank, dans la nutrition et l’eau.
A travers ces partenariats sont ressorties la motivation et la fierté des salariés de ces grands groupes de contribuer à la résolution de problèmes mondiaux. L’innovation et la créativité servent également la cause du Social Business qui attire des salariés ayant envie de “changer le monde”. La notion de RSE ou Responsabilité Sociale de l’Entreprise a ainsi fait son apparition dans les entreprises.
Enfin, le monde enseignant a fini par se lancer dans la formation des jeunes générations au concept d’entrepreneuriat social : en France, l’ESSEC, HEC ou d’autres universités proposent à leurs étudiants des formations de niveau licence professionnelle ou Master 2.
La dynamique entrepreneuriale sociale est forte et nous en sommes encore aux balbutiements… Les actions positives de ce Social Business doivent davantage être mises en valeur, si nous voulons donner envie aux jeunes générations de s’engager pour un monde meilleur. Et vous, avez-vous envie de changer le monde?

Bruno Rousset

valeursdentrepreneurs.com

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